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Adjudant Kévin, tankiste aux pays baltes

Texte : LTN Eugénie LALLEMENT

Publié le : 19/05/2022 - Mis à jour le : 24/09/2022.

Chef de peloton au 12e régiment de cuirassiers, l’adjudant Kévin a été projeté pour la première fois sur la mission opérationnelle Lynx en Estonie, de mars à juin 2021. Il revient sur cette expérience à l’étranger.

L’adjudant Kévin est issu d’une famille de soldats et de gendarmes. C’est donc sans surprise qu’il rejoint l’institution en 2009, en intègrant l’École nationale des sous-officiers d’active à Saint-Maixent. Son choix se porte sur la cavalerie blindée que lui conseille un tankiste passionné durant sa formation à Saumur. Arrivé au 12e régiment de cuirassiers (12e RC), il s’improvise rapidement maquettiste 3D et crée des engins blindés miniatures pour l’instruction de son unité. Projeté en opérations plusieurs fois avec son régiment, c’est la première fois qu’il part sur la mission opérationnelle Lynx (de mars à juin), aux côtés des Estoniens et des Britanniques. Il y est chef de peloton, aux commandes de son matériel majeur, le char Leclerc.

« Adapter notre combat »

En Estonie, le sous-officier découvre le caractère fortement multinational et intégré de la mission, plus marqué que lors de ses précédents déploiements à l’étranger, comme aux Émirats arabes unis ou en République centrafricaine. « Ici il y a une très forte volonté d’interaction avec les autres nations à l’entraînement », déclare-t-il. C’était le cas lors de Bold Eagle et Spring Storm, deux exercices qui ont eu lieu pendant son mandat. Il est alors chef de peloton de chars Leclerc, inséré au sous-groupement tactique inter-armes français à dominante blindée, lui-même inséré dans un Battle group britannique. L’intérêt de la mission est d’appréhender les procédés tactiques des différents pays, comme ceux des Estoniens, qui jouent la force adverse. Sur Bold Eagle, l’adjudant Kévin adapte l’emploi de son peloton de chars et décide de conduire une partie de sa manœuvre à partir d’un de ses véhicules blindés légers (VBL). Enfin débarqué à pied, il poursuit l’adversaire sur deux kilomètres dans les bois avec ses hommes. Kévin commente : « La posture défensive des Estoniens, particulièrement efficaces lors des embuscades en forêt, nous a obligé à adapter notre combat ». Une pratique qui met en avant la polyvalence du cavalier.

Maîtriser son matériel

Connu pour son climat changeant, l’Estonie offre la possibilité de s’entraîner au combat de haute intensité dans des conditions rudes. Le sous-officier se souvient : « Quand je suis arrivé, il neigeait jusqu’aux genoux, puis on a connu la pluie et la boue ». Avec des capacités de franchissement remarquables, le char Leclerc est adapté à tous les environnements même les plus difficiles - marécageux ou fortement boisés - comme c’est le cas au camp de Tapa, où s’entraîne le détachement. Lors des exercices, les blindés empruntent des itinéraires variables, que les Estoniens bloquent pour contraindre les soldats français à débarquer dans les bois. « Ici on travaille la pleine maîtrise de notre matériel majeur, dans toutes les configurations tactiques possibles », ajoute l’adjudant Kévin. Projeté parfois sans son char, comme en République centrafricaine, le tankiste l’admet : « Pouvoir partir en opérations sur un matériel majeur est une chance ». 

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