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Penthièvre : cap ou pas cap

Texte : Tanguy de Maleissye

Publié le : 12/03/2025. | pictogramme timer Temps de lecture : 4 minutes

Sur la presqu’île de Quiberon, le fort de Penthièvre accueille tous les ans entre 4 000 et 5000 militaires pour des stages d’initiation à l’aguerrissement et aux techniques commando. Les stagiaires y développent leurs compétences tactiques et techniques. Le but, se découvrir soi-même mais aussi éprouver la solidité du groupe.

Lundi, 8 heures

29 stagiaires s’élancent sur le sable encore humide pour une marche commando, une course de 6 kilomètres qu’ils doivent réaliser en moins de 45 minutes, équipés de leur armement et d’un sac de 9 kilos. Cette épreuve physique et de cohésion marque le début du stage de la formation technique de spécialité (FTS) du 3e régiment d’infanterie de Marine (RIMa). « Pour terminer la marche, l’entraide est nécessaire, relate le soldat Diwall, 18 ans. Nous devons rester en groupe : la course s’arrête lorsque le dernier est arrivé. »

10 heures

Encore essoufflés par la marche, les stagiaires sont tout de suite pris en charge par les instructeurs du fort pour une formation aux nœuds et aux techniques de franchissement d’obstacles. Il faut faire et refaire, pour que le geste devienne un automatisme. Le fort de Penthièvre est un passage obligatoire de formation pour les engagés volontaires de la FTS. Ils seront amenés plus tard à y retourner pour parfaire leur préparation opérationnelle.

13 heures

Les engagés volontaires sont répartis sur les premiers modules d’escalade et de rappel. Ils s’exercent au franchissement d’obstacles hauts en étant assurés par un camarade : ils sont pour la première fois exposés au vertige et à l’impression de vide. Certains tombent et se retrouvent dans des situations délicates, mais se relèvent et recommencent pour prendre confiance. « Au fort, les stagiaires sont poussés dans leurs limites pour savoir ce qu’ils valent véritablement », confie Sébastien, le major du fort. 

Mardi, 9 heures

Devant la baie de Quiberon, les soldats préparent deux brancards avec lesquels ils transporteront deux de leurs camarades sur une longue distance dans la vase. « Le tout, en silence ! » avertit le major Joël, instructeur au fort, pour qu’ils restent concentrés et lucides dans cet exercice très physique. « Progresser dans ce type de milieu développe les "3 C" : la cohésion, la camaraderie et le collectif », ajoute-t-il. Les stagiaires progressent lentement mais sûrement ; si un a les jambes bloquées, un autre lui vient en aide. Et le groupe parvient, en moins d’une heure, à traverser le terrain hostile.

15 heures

Après avoir avalé leurs rations, les jeunes prennent le large à bord de kayaks. Malgré l'eau froide et agitée, ils doivent retourner leur kayak pour ensuite ré-embarquer et assurer les consignes d’accostage de la plage. « Ce type d’entraînement permet de rendre les stagiaires endurants, ils sont soumis à l’effort dans toutes les conditions. C’est le sens de notre travail », affirme le lieutenant Théodore, chef de section de la FTS. 

22 heures

Les stagiaires, divisés en 4 groupes, s'enfoncent dans la nuit sous une pluie battante avec leur armement pour capturer un ennemi sur les dunes de la presqu’île de Quiberon. Malgré la fatigue accumulée, ils doivent rester lucides et évoluer avec discrétion. Il faut mobiliser des compétences tactiques et de coordination acquises lors de la préparation de la mission.

Mercredi, 8 heures

Équipé de baudriers et de casques, les stagiaires se répartissent sur les nombreux modules de franchissement individuels du fort. Les jeunes soldats se concentrent pour ne pas déraper ou perdre l’équilibre. Au-dessus du vide, ils ne peuvent pas faire marche arrière, ils s’appuient sur les conseils avisés des instructeurs et traversent plusieurs fois avec précision tous les obstacles. « L’appréhension du vide est difficile à surmonter, mais on est motivés par nos camarades et on progresse sans se poser de questions, explique Yasmina, 26 ans. On se rend compte, une fois que l’on franchit un premier obstacle, que l’on peut réussir tous les autres. » Dans l’après-midi, ils aborderont en équipe les pistes collectives. 

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