Les jeunes volontaires du service national universel

La sous-lieutenant Constance passe en revue les chambres des filles. Lits au carré, affaires rangées, propreté et uniformité sont les premières choses inculquées aux participants dès leur arrivée. Âgés de 15 à 17 ans, les jeunes sont volontaires : ils étaient 100 à vouloir participer à ce séjour, seuls 26 ont été retenus. Tous ont déjà effectué la première phase de leur service national universel. Ils entament la deuxième étape à Saint-Cyr.

Démontage et remontage sommaire du fusil d’assaut HK 416 F. Encadrés par les élèves officiers de l'École militaire interarmes, les adolescents apprennent le nom et les fonctions de chaque pièce. Jusqu’à présent, aucun d’entre eux n’avait manipulé une arme. Célia, 17 ans, a découvert l’armée lors de la première phase du SNU. Elle a souhaité approfondir ses connaissances et conforter son choix de s’y engager. « Ici on ne suit pas seulement des cours théoriques. On vit les choses dans la peau d’un soldat. »

Après les cours dédiés à l’apprentissage des règles de sécurité à respecter avec une arme et des postures à adopter, les jeunes se succèdent au simulateur de tirs Sittal. Théo, 17 ans, prépare un bac technologique. Plus tard, le Vendéen ambitionne de devenir ingénieur dans le secteur automobile. « Je me suis porté volontaire pour sortir du confort de la maison. Ici, j'ai appris la rigueur et la discipline, deux valeurs qui m’aideront dans mon parcours professionnel. »

La visite guidée du musée de l’Officier et le visionnage de vidéos de présentation des armes et des spécialités de l’armée de Terre clôturent la journée. Cette immersion concourt à développer la culture de l’engagement et à renforcer la responsabilité et l’autonomie du jeune.

Poutres jumelées, fosse, mur d’assaut… Le parcours d'obstacles est l’une des activités les plus appréciées par les filles et les garçons. L’encadrement leur a communiqué le programme une semaine plus tôt afin qu’ils puissent se préparer. Elaura, 17 ans, souhaite obtenir une licence de sport. Elle est aujourd’hui pompier volontaire à Paris. « Je voulais vivre une aventure dans un autre uniforme car j’envisage de m’engager dans la réserve. »

Sac sur le dos et armés, les jeunes effectuent une marche de cinq kilomètres sous la pluie. Carte à la main, le groupe de tête assure la topographie pour mener le détachement jusqu’au bivouac. Ils viennent d’une dizaine de départements. Cette mixité garantit un brassage territorial de l’ensemble d’une classe d’âge. Une ouverture à l’autre nécessaire à la cohésion nationale.

Arrivés au bivouac des Caures, la vie en campagne s’organise avec le montage des tentes. Le lieutenant Hugues présente quelques méthodes de survie comme le filtrage de l’eau ou l’allumage d’un feu. Après la démonstration, c’est au tour des jeunes d’aller chercher le bois et de reproduire le feu afin de pouvoir se réchauffer la nuit. Pour certains, ce sera leur première nuit à la belle étoile. C’est aussi ça le SNU, l’aventure !

Assis autour du feu, chacun découvre le contenu de sa ration de combat et réchauffe son plat. Avant de rejoindre les tentes, les jeunes gens partagent un moment de cohésion avec des chants de popote. « Dès le départ, ces jeunes volontaires ont fait preuve d’un bel état d’esprit. D'abord en se découvrant les uns les autres. Puis en démontrant un réel intérêt pour l’armée et ses valeurs », s'enthousiasme le sous-lieutenant Vianney, chef de section.