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Les futurs tireurs d'élite

Texte : ADJ Anthony THOMAS-THOPHIME

Publié le : 15/06/2023.

Les candidats de la formation des tireurs d’élite du 126e régiment d’infanterie de Brive-la-Gaillarde ont été évalués du 24 au 26 avril, sur un rallye synthèse. Sac de 40 kilos sur le dos, ils ont enchaîné les phases d’infiltration avec de nombreux ateliers, sur plusieurs dizaines de kilomètres. Dans l’effort et la douleur, les recrues ont tout donné pour obtenir le brevet tant convoité.

Lundi 24 avril, 16 heures

L’encadrement a donné aux 6 candidats les instructions du rallye synthèse ; dernière étape de la formation d’adaptation complémentaire qualifiante tireur d’élite longue distance (TELD). Sur 3 jours, ils doivent effectuer plusieurs phases d’infiltration, soit plus de 40 km à parcourir sans être repérés. L’épreuve est ponctuée de plusieurs ateliers sur lesquels les recrues restituent les connaissances acquises durant les 5 semaines de formation. Concentrés sur leurs cartes topographiques, les stagiaires élaborent le meilleur itinéraire.

21 heures

Armes, jumelles, radio, piles, eau, nourriture, sans oublier le casque et le gilet pare-balles (SMB). Avant de rejoindre le départ, les formateurs passent en revue les sacs des stagiaires. En moyenne, le tireur d’élite emporte sur lui, 30 à 40 kg lors des phases d’infiltration. Une fois les sacs prêts, les candidats se camouflent le visage.

23 heures

Deux trinômes sont déposés sur le point de départ près d’un étang, au coeur du parc naturel régional de Millevaches dans le Limousin. Une fois débarqués, ils s’enfoncent dans l’obscurité et entament la première phase d’infiltration. Pour ne pas être décelés, ils marcheront toute la nuit en prenant soin d’éviter les axes routiers, les découverts et les lumières des villes.

Mardi 25 avril, 8h45

Fondus dans le paysage, tireurs et spotters (observateur du tireur d’élite : ensemble, ils traitent des cibles jusqu’à 1 500 m) ont pris position sur les hauteurs avant le lever du jour et peuvent observer sans être vus. Les TELD sont en mesure de réaliser des tirs sur une distance de 500 à 1 800 mètres. Loin des clichés du cinéma, le sniper utilise rarement son arme. La collecte du renseignement demeure l’une de ses principales missions.

9h45

Carte numérique à la main, le sergent-chef Sébastien, chef de section TELD et directeur de la formation, évalue le parcours choisi par un trinôme. « Savoir tirer ne suffit pas. Les tireurs d’élite doivent être autonomes. Tir, topographie, capacités physiques… on préfère qu’ils soient bons dans tous ces domaines que d’être excellent dans un seul. »

11h30

En attendant la nuit pour une deuxième infiltration, les candidats sont évalués sur divers ateliers comprenant la topographie, l’utilisation de la lunette pour la désignation d’objectifs ainsi qu’un test de connaissances générales sur les missions du tireur d’élite.

Mercredi 26 avril, 9 heures

Le rallye touche à sa fin. Sous le poids des sacs, les courbatures et la fatigue marquent les visages des militaires. Pour tester un peu plus leurs limites, l’encadrement les pousse à parcourir le dernier kilomètre au pas de course.

11 heures

Une fois rentrés au quartier, les formateurs recoupent les résultats des recrues sur toute la durée de la formation. Tous ont été retenus et pourront arborer sur leur poitrine, l’insigne des tireurs d’élite longue distance. Parmi eux, une candidate a réussi la formation en étant major de promotion. Pour la première fois, la section des TELD de la compagnie d’appui du 126e régiment d’infanterie comptera une femme tireur d’élite dans ses rangs.

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