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Une semaine avec...

Les candidats aux Groupements de commandos parachutistes

Texte : ADJ Cédric BORDERES

Publié le : 13/03/2023 - Mis à jour le : 15/03/2023.

Durant 7 jours, 13 soldats du 35e régiment d’artillerie parachutiste ont participé aux tests de sélection des GCP. Ces derniers sont redoutés pour leur difficulté physique, psychologique et technique. S’effectuant dans un état de fatigue avancée, ils permettent de déceler les candidats les plus complets sur des épreuves mêlant compétences militaires (topographie, tir, transmissions etc.), culture générale et condition physique (course de 30 km, corde avec sac...) .

Lundi, 7 heures

Personne n’a envie de se mettre à l’eau à cette heure-ci. Le sergent Côme prend une grande bouffée d’air puis s’immerge d’un seul coup et rejoint un cube. Collé à l’intérieur, il doit résoudre et mémoriser un calcul mental jusqu’à la fin de son parcours nautique. Pour Fano, chef de la section GCP 35, « On teste la capacité de mémorisation du candidat, face au stress et à l’effort physique. Il est poussé au maximum, mentalement ou physiquement. »

Mardi, 11h30

La nuit a été courte. Le parcours d’obstacles à peine terminé, les candidats enchaînent avec deux ʺgrimperʺ à la corde, sous les yeux bienveillants de l’ensemble des commandos-parachutistes. « Allez go, monte, finis ta deuxième corde » s’écrit un commando des GCP 35. Le brigadier-chef Thierry, sac et arme longue dans le dos, a le regard vissé sur la marque à atteindre à 7 mètres. Il serre les poings, coince la corde entre ses pieds et grimpe jusqu’au repère. C’est fait. Une épreuve validée mais le chemin reste encore long.

Mardi, 23h45

La journée est loin d’être finie. L’humidité tombe sur les épaules des hommes. La nuit est là et l’obscurité, totale. Même après 15 minutes, on ne voit toujours pas l’adjudant des GCP et le candidat qui l’accompagne. On le suit à la voix. « Échauffe-toi bien, sergent. On monte le cardio et on attaque la piste d’audace. Tu vas me faire le dérouler de la Géline à la lampe torche. » Éclairé par le faisceau lumineux, le sergent Gabin attaque l’épreuve et enchaîne les squats, pompes et jumping jacks.

Mercredi, 22h10

Fin de journée, le lieutenant du GCP35 indique : « Je vous donne un point GPS, rendez-vous ce soir à 22 h au portail de la propriété. Un de mes gars viendra vous ouvrir. » Cette séquence d'interrogatoire est redoutée. À l’étage, un des candidats est en place. Il ignore ce qui l'attend.On vient juste de lui retirer son bandeau des yeux et le GCP essaie de lui tirer les vers du nez. L’ambiance est pesante, la bande sonore, le froid, les lieux, tout est conçu pour que les candidats craquent et divulguent des infos. Dans l’entrebâillement d’une bâche, des hommes cagoulés, une chaise, une table, de l’éclairage puissant. Les questions fusent.

Jeudi, 8h50

La rosée et la fraîcheur du matin ont laissé place au doux soleil d’Occitanie. L’adjudant m’interpelle. « Nous sommes en pleine forêt pour les tests écrits psychotechniques et topo. Pas besoin de salle de cours ni de table pour les stagiaires. Peu importe le lieu, le moment ou les conditions météo. Ils s’adaptent à l’environnement. Pour être commando, il faut devenir rustique et surtout le rester. »

Jeudi 17h50

Aujourd’hui, c’est une très grosse journée. Les candidats sont passés de la boussole au mur d’escalade puis aux haltères. Maintenant place aux gants de boxe. Cela fait quelques jours qu’ils vivent ensemble 24 heures sur 24. Malgré cela, Ils enfilent casque, gants de boxe et protège-dents et écoutent les dernières consignes données par le juge-arbitre : « On se respecte, pas de coup bas. Il n’y a plus de copains, Il n’y a plus de grade, vous donnez tout ce que vous avez. On teste votre agressivité ». Chacun retourne à sa place. « Fight » retentit dans le dojo.

Vendredi, 7 heures

Aujourd’hui, dernier test, les 30 km. Les hommes doivent une fois de plus puiser dans leurs réserves.  Le soleil n’a pas pointé le bout de son nez, que l’instructeur TAP Djamel vérifie déjà le poids des sacs. « C’est bon, tous les sacs sont à 11 kilos. Allez les gars, dernière ligne droite, on serre les dents et ça va passer ». Tout au long de ce stage et dans chaque épreuve de sélection, Les hommes du GCP "Sonzogni" du 35e RAP ont accompagné et observé les candidats. « Le but est opérationnel car on doit créer tout de suite cet esprit de corps, de frères d’armes entre nous en partageant des entraînements extrêmes. Aujourd’hui, les quatre derniers jeunes qui clôturent les tests, connaissent leurs limites. »

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