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Épreuve de force au-delà du cercle polaire

Texte : Sergent Erwin BOUTEILLIER

Publié le : 11/12/2024. | pictogramme timer Temps de lecture : 5 minutes

Novembre 2024, le 93e régiment d’artillerie de montagne se joint aux forces finlandaises, suédoises, américaines et britanniques pour une nouvelle édition de Dynamic front. Cet exercice représente la plus grande manœuvre d’artillerie organisée en Europe. Elle mobilise 28 nations réparties dans cinq pays. La France envoie ses troupes au dessus du cercle arctique, en Laponie finlandaise.

5 novembre

À peine arrivés, les soldats s’activent pour guider les canons Caesar lors de leur descente du train. C’est en empruntant le rail depuis l’hexagone que le 93e régiment d’artillerie de montagne (93e RAM) achemine son matériel jusqu'au nord de la Finlande. Un périple de plus de 3 300 km à travers cinq pays pour transporter plus de 70 véhicules et des porteurs polyvalents PPLOG.

6 novembre

Une fois les camions conduits au camp, les échanges avec les partenaires commencent. Des ateliers de présentation sont organisés. Un sergent du Lapin Jääkäri Pataljoona montre le fonctionnement d’une mitrailleuse NSV aux artilleurs du 93e RAM. Outre la présentation des armes, les Français observent la manière les Scandinaves installent leur campement en terrain libre : ces derniers dispersent leurs tentes sur une cinquantaine de mètres pour réduire leur vulnérabilité face aux tirs d’artillerie tout en étant dissimulés dans les vastes forêt de pins.

9 novembre 

Un artilleur de l’équipe d’observation scrute la vallée face à lui. Il utilise un radar de surveillance terrestre Murin, capable de repérer des mouvements jusqu’à 27 km à la ronde. Connecté à une base de données étoffée, l’opérateur détermine avec précision la nature des éléments qui se déplacent autour de lui, évitant ainsi toute confusion entre un paisible troupeau de rennes et une patrouille ennemie en reconnaissance.

9 au 17 novembre

La vie collective renforce la cohésion au sein de l’unité. Les plus jeunes découvrent les réalités de l’éloignement et de la promiscuité, tandis que les anciens, forts de leur expérience, améliorent le quotidien de chacun. Lors des longues nuits nordiques, tout le monde se retrouve dans la tente-vie, où anecdotes et souvenirs se partagent autour d’une partie de cartes ou de fléchettes.

12 novembre 

Au centre opérationnel, une militaire suédoise ajuste la position des Ceasar français sur une carte. Elle fait partie de l’état-major de l’exercice, regroupé dans la Multinational Field Artillery Brigade, en charge de collecter les coordonnées de tir émanant du terrain. En fonction des unités disponibles, elle désigne les pièces d’artillerie devant faire feu. Le travail de ce centre des opérations commun permet à tous les artilleurs d’exécuter des ordres tactiques émis par d’autres nations dans le respect des procédures Otan.

17 novembre 

La phase offensive commence. Des obus explosent sur le pas de tir. Leur trajectoire est contrôlée et réajustée par des observateurs avancés. En déployant son artillerie aux confins septentrionaux de la Scandinavie , l’armée de Terre souligne la détermination de la France à honorer ses engagements au sein de l’Otan, tout en renforçant la posture défensive de l’Alliance le long du flanc est européen.

Du 18 au 22 novembre

380 obus sont tirés par les Français. Les équipages perfectionnent leur capacité à positionner leur pièce, à recharger et exécuter leurs tirs avec rapidité. Vigilant, le chef de section veille au respect des consignes de sécurité tout en maintenant une cadence de feu élevée. Le commandant d’unité orchestre la manœuvre et assure la fluidité des opérations. Ses artilleurs jouent un rôle de premier plan dans un combat de haute intensité. Ils frappent derrière les lignes ennemies, affaiblissant les troupes qui montent au front et détruisent le ravitaillement.

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