Au cœur du combat blindé en montagne
Texte : Lieutenant Najet Benzirar
Publié le : 12/01/2025 - Mis à jour le : 14/01/2025. | Temps de lecture : 3 minutes
Le 4e régiment de chasseurs s’est entraîné dans les Alpes du Sud du 14 au 18 octobre. Pas moins de 450 soldats ont été déployés au cœur de l’Ubaye, pour cet exercice baptisé Edelweiss 2024. L'unité a intégré des renforts de la 27e brigade d’infanterie de montagne et d’alliés anglais du Light Dragoons, profitant d’un terrain de jeu sans pareil pour parfaire ses compétences de combat blindé en montagne.
Lundi, 7 heures
Tout commence avec la mise en place de la zone de déploiement opérationnel du sous-groupement de renseignement de contact (SGRC), à l’ouest du dispositif. Pour cela, le SGRC peut compter sur l’appui du 511e régiment du train (511e RT) d’Auxonne. Experts dans le ravitaillement par voie terrestre, les hommes du train ont d’abord reconnu la praticabilité des axes routiers puis ont balisé chaque itinéraire avec une grande attention. « Dans ce type d’exercice, la sécurité constitue la priorité numéro une », explique le capitaine Antoine. Le groupement tactique interarmes (GTIA) Edelweiss est désormais installé.
Mardi, 2 heures
Malgré des conditions météorologiques difficiles, le peloton du lieutenant Aymeric s’infiltre dans une nuit glaciale, direction le col de la Cayolle. À plus de 2 000 mètres d’altitude, le jeune lieutenant doit déceler les positions de l’ennemi qui tient fermement ce col. Au même moment, le lieutenant Felicity du Light Dragoons donne les derniers ordres à ses patrouilles. C’est elle qui devra s’emparer du col au petit matin. Dans l’autre fuseau du SGRC, les quads de l’adjudant Christopher s’infiltrent vers le col d’Allos. Discrètement, ses soldats quittent leur monture pour s’en emparer à pied.
11 heures
Dotés de missiles antichars, les pelotons ennemis sont en embuscade au col de la Bonette. Il faut toute la puissance de feu des AMX10-RC du capitaine Charles pour les en déloger. La section d’infanterie du 13e bataillon de chasseurs alpins (13e BCA) renforce le sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) s’empare alors du fameux col au prix de combats acharnés. Les blindés du lieutenant Antoine dépassent le col et descendent vers la caserne de Restefond. « Piloter un tel engin blindé sur des routes si étroites demande de l’expérience ; cet entraînement est primordial pour mes jeunes pilotes », confie le lieutenant.
14 heures
L’ennemi, chassé des cols, rompt le contact et tombe dans l’embuscade tendue par les commandos montagne (GCM) du 4e régiment de chasseurs (4e RCh). Infiltrés derrière les lignes ennemies, les GCM sont des experts du renseignement et des actions coup de poing sur les terrains montagneux les plus difficiles. Acculé, l’adversaire se retranche sur l’aérodrome de Saint Pons, à proximité de Barcelonnette. Cet aérodrome devient le nouvel objectif du GTIA Edelweiss, qui rapidement met en place la surveillance du site depuis la station de Pra Loup. Le maréchal des logis Léo détecte les mouvements ennemis grâce à son radar Murin.
18 heures
Munis de moyens thermiques, les pelotons du SGRC surveillent l’aérodrome toute la nuit. Grâce aux précieux renseignements collectés par le SGRC et à la puissance de feu de ses missiles moyenne portée, les pelotons AMX10 RC et la section du 13e BCA s’empareront de l’aérodrome au petit matin.
Mercredi, 14 heures
L’ennemi, submergé, utilise des armes chimiques qui se répandent sur un peloton. Orientée par le 511e RT, l’équipe de décontamination de l’avant du 2e régiment de dragons NRBC de Fontevraud entre en action. Une chaîne de décontamination a été préparée. Tout doit être pris en compte : hommes, véhicules et matériels. Dans des délais très courts, la menace NRBC a été écartée et le combat peut continuer.
Mercredi, 16 heures
Un groupe fouille le fond de vallée à la recherche des derniers éléments ennemis grâce à ses motos et ses drones. Mobiles et discrètes, les deux roues sont un avantage en terrain difficile. « Avec Edelweiss 2024, le 4e RCh travaille la maîtrise des actes élémentaires : se déplacer, se poster, utiliser ses armes en montagne. Cet exercice nous a permis de durcir notre préparation avec réalisme, d’expérimenter de nouveaux formats, dans un milieu parmi les plus exigeants, en situation de fatigue, face à un ennemi symétrique et dans des conditions climatiques dégradées » explique le colonel Vincent Flore, chef de corps.