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Adjudant Rodolphe, maintenancier

Pour lui, l’électronique n’a plus de secret

Texte : CNE Eugénie LALLEMENT

Publié le : 26/01/2023 - Mis à jour le : 08/07/2024. | pictogramme timer Temps de lecture : 5 minutes

L’adjudant Rodolphe est technicien supérieur de maintenance transmissions numérisées télécommunications à la 14e base de soutien du matériel, à Nouâtre. Au cours de sa carrière, il est passé par toutes les étapes de la maintenance. À 38 ans, l’électronique n’a plus de secret pour lui. Pour TIM, il raconte les évolutions possibles dans sa spécialité.

« J’ai toujours été féru d’électronique et casse-cou », affirme l’adjudant Rodolphe, technicien supérieur de transmissions numérisées option transmissions radio (MAI TNU/TRA ) à la 14e base de soutien du matériel (14e BSMAT), à Nouâtre. Originaire de l’île de La Réunion, son baccalauréat STI spécialité “ génie électronique ” en poche, il travaille un temps dans l’exploitation agricole de ses parents qu’il est censé reprendre. C’est en visionnant un reportage sur les chuteurs sous oxygène du 1er régiment parachutiste d’infanterie de marine (1er RPIMa) qu’il décide de s’engager. « J’ignorais qu’une unité des troupes aéroportées se trouvait sur l’île », se rappelle-t-il.

Cette année-là, le 2e RPIMa recherche un spécialiste niveau technique d'intervention 1 (NTI1) “ transmissions ”. « Mon profil correspondait et j’étais apte », indique-t-il. Il signe donc son premier contrat en 2007, à l’âge de 22 ans. Il y reste quatre ans comme aide mécanicien télécommunications. Son travail : réceptionner, établir un diagnostic et entretenir le matériel électronique qu’on lui apporte. « J’intervenais surtout sur les véhicules du parc régimentaire en contact direct avec l’utilisateur », précise-t-il. Un début de carrière qui lui correspond.

« Je me suis épanoui à ce poste »

En août 2011, il est recruté comme sous-officier semi-direct au détachement du 3e régiment du matériel (3e RMAT), à Vayres. À l’atelier TRANS TTA (transmissions toutes armes) il soutient une vingtaine de régiments contre un seul auparavant. Son “emploi intrinsèque principal” le cantonne désormais à des postes NTI2. « J’avais les formations et les diplômes pour. Or à cette époque, le 3e RMAT n’avait pas encore de poste parachutiste décrit dans ma spécialité. Je suis donc arrivé un peu à reculons, admet-t-il. Pourtant, il s’accroche. J’avais la chance de faire un métier que j’aimais et je n’étais pas prêt à quitter l’institution. Je me suis épanoui à l’atelier ».

L’autre avantage d’être spécialiste de niveau 2 en régiment du matériel, est de pouvoir être projeté en opération extérieure. L’adjudant est parti deux fois comme chef d’atelier transmissions : en 2013 sur l’opération Licorne en Côte d’Ivoire, puis en 2017 pour l’ouverture de Lynx, en Estonie. Malgré sa jeunesse dans le grade, il s’affirme et prouve ses compétences auprès de ses camarades. « En un an, je suis passé de caporal aide mécanicien à sergent, chef d’atelier en Opex », souligne-t-il. À chaque fois, il revient avec une lettre de félicitations et la reconnaissance de ses supérieurs.

« La pratique c’est 90 % du travail »

Après dix ans passés au 3e RMAT, l’adjudant Rodolphe aspire à se rapprocher de ses enfants. Il est affecté à la 14e BSMAT, à l’été 2021. Il trouve à l’atelier PR4G (poste radio de 4e génération) un niveau plus élevé encore (NTI3). Désormais, il intervient sur les cartes qui se trouvent à l’intérieur des postes radios : diagnostiquer le composant hors d’usage, commander la pièce et la remplacer dans l’appareil défaillant. Une démarche poussée. « En électronique il n’y a pas de secret, la pratique c’est 90 % du travail et beaucoup de recherche personnelle », explique-t-il. Cela tombe bien, il aime chercher des solutions.

À son arrivée, il récupère toutes les cartes et schémas mis au rebut pour s’entraîner à les réparer. « J’ai mis environ six mois pour être à l’aise dans mon métier ». Depuis l’été dernier, il est contrôleur à l’atelier ʺappareils de mesures électriques et électroniquesʺ, un des deux seuls qui permet de partir en Opex sur de courtes durées. Les appareils de mesures sont contrôlés tous les ans. Sa cellule est la seule habilitée. « Dans mon domaine si vous avez l’esprit technique, peu importe le matériel sur lequel vous travaillez. Une fois l’expertise technique acquise, vous vous épanouissez où que vous soyez », conclut-il.

Le saviez-vous ?

La 14e BSMAT est l’unique pôle national de maintenance industrielle spécialisé dans l’électronique-armement. Elle assure le soutien des équipements de cohérence opérationnelle des forces, sur le territoire national, en outre-mer comme sur les théâtres d’opérations extérieurs.

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