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Brigadier Jessy, réengagé dans l'armée de Terre

Choisir de poursuivre le combat

Texte : Lieutenant Arnaud de la Celle

Publié le : 12/01/2025. | pictogramme timer Temps de lecture : 3 minutes

Parmi les engagés, certains choisissent de servir toute une vie, d’autres passent dans les rangs de l'armée pour une période plus courte. Quelques-uns, après une pause, décident pourtant de réintégrer l’institution, à l’image du brigadier Jessy. À l’issue de son contrat initial de cinq ans et après une pause de six ans dans le civil, il a revêtu à nouveau le treillis pour repartir à l’aventure.

Au quartier Delestraint du 501e régiment de chars de combat (501e RCC) de Mourmelon-le-Grand, le brigadier Jessy entame son second circuit d’arrivée. Passant de bureau en service, feuille d’arrivée en main, il retourne chez les “bérets noirs du 501”. À 30 ans, cet originaire de Douai a signé son premier contrat d’engagé volontaire de cinq ans en 2013, après l’obtention d’un CAP en menuiserie. Animé par le sens du service depuis son plus jeune âge, il voulait partir à l’aventure et intégrer un régiment des forces opérationnel.

Sans la moindre hésitation, il choisit de rejoindre le 501e RCC. Son objectif : devenir pilote d’engins blindés. Tel un bolide, il obtient les qualifications pour être aux commandes du puissant char Leclerc. Au cours de ses cinq premières années, il est déployé plusieurs fois en Opex ou mission de courte durée. Il participe aussi sur le territoire national à l’opération Sentinelle à deux reprises. 

« Malgré le rythme intense et le professionnalisme que l’on attend de nous au quotidien, je me sens devenir un homme dans un environnement correspondant à mes attentes. La relation avec mes supérieurs n’est pas toujours simple, mais je me sens à ma place, et bon nombre de mes camarades deviennent mes frères d’armes et mes amis », confie-t-il, un sourire aux lèvres.

Face aux détenus

Malgré l’épanouissement que le brigadier Jessy trouve au quotidien dans ses fonctions, il décide, à l’issue de son contrat initial de quitter l’institution. Il revient à la vie civile dans sa région natale, comme ambulancier, métier dans lequel il applique ses compétences de secourisme. Mais il aspire à un défi plus grand et décide d’intégrer l’administration pénitentiaire. Admis sur concours, il est affecté à la maison d’arrêt de Villepinte, un milieu complexe où il se démarque grâce à son expérience militaire.

« J’ai choisi cet endroit réputé difficile. Mais avec mes compétences en combat rapproché acquises dans l’armée, je me sentais crédible face aux détenus », explique-t-il. Rapidement, il intègre l’équipe locale d’appui et de contrôle pour des missions de sécurisation interne. Des impératifs le poussent à démissionner pour rejoindre sa famille à Douai.

« Prêt à reprendre »

Dans sa nouvelle vie, Jessy reste en lien avec ses anciens camarades. « J’ai toujours gardé un œil sur le 501 et ses activités opérationnelles. Depuis mon départ, les bérets noirs ont été sur quasi tous les théâtres d’opérations de l’armée française. » Inspiré par les échanges avec ses frères d’armes, l’idée de réintégrer l’armée fait son chemin. Quand il apprend que la cellule secourisme du 501 cherche des renforts, il saisit l’opportunité.

« J’ai appelé l’ancien sous-officier adjoint de la section, aujourd’hui officier. Il m’a confirmé que le besoin était réel, et j’ai pris ma décision. Fort de mes expériences en gestion de crise comme ambulancier, et en intervention comme agent pénitentiaire, je me sens prêt à reprendre du service. Le cœur de métier est différent, mais je suis heureux de porter à nouveau le béret noir. » 

Sous contrat pour cinq nouvelles années, le brigadier reste conscient des défis de sa remise à niveau. « J’ai quitté le régiment quand nous avions encore le Famas. Je sais que je dois reprendre les bases dans plusieurs domaines. Je vais tout donner pour être sur objectif et remplir mes missions. »

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