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« Une mise en application d'ESTOC à partir de 2025 »

Texte : Général de division François-Yves LE ROUX

Publié le : 13/09/2024. | pictogramme timer Temps de lecture : 5 minutes

Lorsqu’il ouvre le feu, en réaction à une menace ou sur ordre de son chef, le combattant réalise l’acte ultime du soldat. Dépositaire des armes de la Nation, il est investi de la responsabilité immense d’en faire bon usage. Il doit s’y préparer avec le plus grand soin : responsabilité individuelle de chaque tireur et collective des chefs tactiques, entraîneurs, états-majors. Le tir fait donc l’objet de l’attention et de l’effort de toute l’armée de Terre. Le premier enjeu est celui de la maîtrise de l’armement individuel pour que totalement familier, chaque soldat puisse l’utiliser d’instinct, à bon escient et en sécurité. 

C’est tout l’apport de la méthode d’instruction sur le tir de combat , qui montre sa pertinence en opérations, et de sa pratique régulière. La maîtrise du tir en équipage avec l’armement des engins de combat est le deuxième enjeu, prolongé par le tir de niveau groupe, section ou peloton, coordonné par son chef. Sur ces prérequis, la capacité du sous-groupement interarmes à bien employer les feux de toute nature est clef pour l’emporter sur l’adversaire. Les unités s’y préparent dans les centres d’entraînement au tir interarmes de Suippes et Canjuers. L’entraînement à la coordination des feux terrestres et interarmées, complexe, est tout aussi important.

S’appuyant sur le commandement de l’entraînement au combat interarmes, incubateur de la préparation opérationnelle au profit des forces, l’armée de Terre continue d’adapter ses méthodes et infrastructures : réglementation du tir en décalé, méthode de maîtrise des risques opérationnels, développement des complexes haute intensité régimentaires ou du complexe de tir en zone urbaine. Pour gagner encore plus en réalisme, tout en responsabilisant les chefs de contact et maîtrisant les risques, le commandant de l’Entraînement et des écoles du combat interarmes développe la méthode d’entraînement au tir opérationnel de combat (ESTOC). 

Elle vise à faciliter la manoeuvre à tirs réels, avec gabarits de sécurité évolutifs en instantané. Les premières expérimentations de niveau groupe à section sont prometteuses. Une expérimentation de niveau 5 est en cours de préparation, pour une mise en application d’ESTOC à partir de 2025. Enfin, le dernier enjeu est l’adaptation à l’évolution des armes, rapide sous la pression des conflits et par les progrès technologiques : munitions téléopérées, lutte anti-drones, frappe à longue distance… Le domaine du tir s’élargit. Mais il reste, avec le mouvement, la composante essentielle de toute manoeuvre.

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