« Pour agir efficacement, il faut être renseigné »
Texte : Général de division Guillaume Danès, commandant du renseignement
Publié le : 08/12/2023. | Temps de lecture : 3 minutes
Chacun en a déjà fait l’expérience, pour agir efficacement, il faut être renseigné. C’est encore plus vrai au combat quand des vies humaines sont en jeu. C’est aussi plus difficile car l’ennemi se dissimule et feint pour vous tromper. Ainsi, tous les chefs militaires se renseignent : ils recherchent les menaces qui pourraient les empêcher de remplir leur mission et les objectifs à neutraliser chez l’adversaire pour être victorieux.
En septembre, le renseignement de l’armée de Terre a fêté le trentième anniversaire de la création de la brigade de renseignement et de guerre électronique. En effet, en 1993, l’armée de Terre a regroupé ses régiments spécialisés de renseignement pour accélérer leur adaptation aux opérations extérieures. En 2016, la brigade est devenue un commandement divisionnaire pour consolider toute la chaîne renseignement de l’armée de Terre, du régiment au corps d’armée, en liaison avec la Direction du renseignement militaire.
En trente ans, nos capacités de recherche et d’exploitation du renseignement ont été systématiquement engagées sur tous les théâtres d’opérations. Elles se sont considérablement améliorées, comme en témoignent les productions du centre de renseignement Terre et des groupements de renseignement multi-capteurs. L’évolution de la situation internationale exige que l’armée de Terre se prépare maintenant à affronter un ennemi puissant capable de lui imposer son rythme opérationnel.
Face à un tel adversaire, la victoire se prépare chez l’ennemi, de 50 à 500 kilomètres du front, en neutralisant dans la profondeur l’artillerie, les PC, la logistique et les unités en réserve, en liaison avec les autres armées. Pour gagner ce combat, le commandement du renseignement devient le commandement des actions dans la profondeur et du renseignement. Organisé autour de la 4e brigade d’aérocombat, de la 19e brigade d’artillerie et de la brigade de renseignement et de cyber-électronique, il incarnera l’effort pour conquérir la supériorité des moyens engagés dans la profondeur et maîtriser l’action des forces terrestres dans la troisième dimension.
Le CAPR, avec toutes celles et ceux qui, d’active ou de réserve, civils ou militaires, apporteront leur sens de l’innovation, relèvera les multiples et passionnants défis constitués par la transparence du champ de bataille, l’accélération du cycle décisionnel, la coordination des intervenants dans la troisième dimension, l’allongement et la précision des capacités de neutralisation dans la profondeur.