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Thomas Gomart, directeur de l'Ifri

Texte : ADJ Anthony THOMAS-TROPHIME

Publié le : 13/04/2023 - Mis à jour le : 13/05/2023.

Thomas Gomart est depuis 2015, directeur de l’Institut français des relations internationales. Ce centre de recherche, mondialement renommé, apporte aux armées une analyse éclairée sur l’environnement complexe dans lequel elles opèrent.

Quel est le partenariat entre l’armée de Terre et l’Ifri ?

L’Institut français des relations internationales (IFRI), créé en 1979, est, en France, le premier centre de recherche et de débat indépendant consacré à l’analyse des questions internationales. Les travaux qui y sont menés sont conçus et produits comme une aide à la décision au profit des acteurs public ou privé.

À ce titre, il accueille de hautes autorités militaires (Cema, Cemat), des diplomates et des industriels de la Défense qui le sollicitent pour des études. Depuis quatorze ans, il accueille aussi en résidence, un officier breveté de l’École de guerre, détaché comme chercheur au Laboratoire de recherche sur la Défense (LRD).

Quel est l’intérêt de cet échange qui existe depuis quatorze ans ?

L'IFRI est ce qu'on appelle un think tank, une plateforme, où on analyse et où l’on organise des débats et des recherches sur la politique de défense et de sécurité. Les officiers supérieurs de l’armée de Terre, destinés à poursuivre leur carrière dans le domaine politico-militaire, acquièrent ainsi une meilleure compréhension de l’environnement stratégique et international dans lequel leur armée évolue. Une sorte de vision globale.

À votre avis, qu’est-ce qui caractérise l’armée de Terre sur la scène internationale ?

Que ce soit avec l’Otan, l’Union européenne ou ses partenaires, la majeure partie de ses activités relève de la coopération. Placée au meilleur standard international, elle agit en coalition tout en cultivant des compétences et un style spécifiques. Ces dernières années, elle a connu l'épreuve du feu en s’exposant à des degrés de violence divers selon les opérations. Cette expérience et cet aguerrissement lui confèrent une légitimité auprès de ses pairs.

Par exemple, les unités de l'armée de Terre projetées en Roumanie (mission Aigle) et en Estonie (mission Lynx), crédibilisent l’alliance otanienne et renforcent la sécurité de la France face à la Russie.  Son engagement sur ce type de déploiement souligne sa capacité à se transformer et à s’adapter au défi de la haute intensité.

Des réflexions restent à mener sur la notion d’endurance, au regard du conflit qui perdure en Ukraine, sans oublier les scénarios d’engagement avec ses partenaires comme Djibouti, les Émirats arabes unis ou la Grèce. Elle devra aussi s’aligner sur l’évolution de la conflictualité avec l’émergence de nouvelles technologies (cyber, drones). 

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