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Nicolas Chamussy, directeur général de Nexter

Texte : CNE Anne-Claire PÉRÉDO

Publié le : 12/07/2022 - Mis à jour le : 24/09/2022.

À la tête de Nexter depuis avril 2021, Nicolas Chamussy veille, entre autres, à la bonne livraison des équipements du programme Scorpion, comme le Griffon, le Jaguar et le Serval. Compte-tenu du contexte géopolitique, il prône la création d’une réserve citoyenne de l’industrie de Défense pour fournir aux armées les capacités dont elles auraient besoin demain.

Depuis quatre ans, l’expression "haute intensité" est devenue récurrente dans le champ lexical militaire et même dans le langage courant. « L’actualité donne raison à ce que les chefs militaires répètent depuis plusieurs années », commente Nicolas Chamussy, directeur général de Nexter.

« La perspective d’un engagement majeur n’a pas que des implications politiques, militaires ou diplomatiques : la considération est aussi d’ordre industriel. » Et pour cause : « Ce type d’affrontement impose la projection de matériel en nombre et en quantité suffisants dans un délai très court », explique-t-il.

Au cours de sa carrière, Nicolas Chamussy a travaillé pour la Direction générale de l’armement. Il est donc sensible aux besoins militaires. Pour lui, la mise à disposition des matériels doit être soutenue dans la durée et ne pas se limiter au déploiement initial. « Projection de munitions, production de pièces… c’est tout l’écosystème industriel qui est mobilisé », assure le directeur.

Disposer d’une ressource humaine

Pour les industriels, le défi de la "haute intensité" consiste à « disposer des capacités de production nécessaires, des matières premières mais aussi de la main d’œuvre pour absorber le choc d’activités, en venant grossir les rangs des lignes de production et rendre possible une augmentation massive de la production industrielle, éclaire le patron. Une réserve de l’industrie de défense mettrait à disposition une main d’œuvre formée et mobilisable rapidement, autorisant cette augmentation ». Cette création s’ajouterait à la réserve citoyenne cyberdéfense, aux réserves citoyennes de l’armée de Terre et des autres armées.

Des actifs ou de jeunes retraités effectueraient des périodes de réserve et de formation sur des sites industriels. « Cela permettrait de disposer d’une ressource humaine compétente et "stockée" dans la société civile », atteste le "numéro 1" de Nexter qui y voit un autre avantage : « Cette force de frappe contribuerait à renforcer le lien armée-nation par le biais de l’industrie de défense, et à répondre à la volonté croissante d’engagement citoyen. La société civile aurait ainsi une meilleure compréhension de notre milieu ».

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