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Lieutenant Watson, officier de liaison britannique

Texte : CNE Eugénie LALLEMENT

Publié le : 20/05/2022 - Mis à jour le : 24/09/2022.

Pour sa première mission à l’étranger, le lieutenant Watson a été engagé sur la mission opérationnelle Lynx, en Estonie. Inséré au génie français durant l’exercice Spring Storm, il livre son expérience interopérable.

Au camp de Tapa, un véhicule de l’avant-blindé du génie progresse sur une piste bordée de pins. Inséré aux côtés des sapeurs français comme officier de liaison anglais du sous-groupement tactique interarmes pour l’exercice annuel interalliés Spring Storm, le lieutenant Watson rend compte à la radio des derniers événements à son commandement.

Jeune officier britannique commandant de peloton, affecté au 1er bataillon du Mercian regiment (bataillon britannique spécialisé dans l'infanterie blindée), il effectue en Estonie sa première mission opérationnelle à l’étranger pour l’opération Lynx. C’est également la première fois qu’il travaille aussi étroitement avec des Français et particulièrement le génie. Son rôle sur le terrain est de fluidifier les échanges en assurant un contact radio direct avec le centre d’opérations britannique.

« Je facilite la traduction des informations et des mises à jour de la situation tactique vers nos propres réseaux afin qu’elles parviennent plus rapidement au commandement. Être intégré dans un détachement français est la meilleure façon de tester l’interopérabilité entre nos deux pays et de mieux comprendre nos procédés respectifs », explique-t-il. Un bon exemple d’intégration entre deux partenaires de l’Otan.

« J’ai trouvé la langue difficile »

Cette mission est une occasion unique pour le lieutenant : « Être en immersion au sein d’une autre armée d’une arme différente de la sienne est une chance. Je connaissais le génie seulement sur le plan doctrinal, mais voir les sapeurs déminer, créer des bouchons de mines, dresser des obstacles, a été très utile pour comprendre leur action de mon point de vue de fantassin. Entre l’armée française et l’armée britannique, j’ai pu observer des différences de doctrines et j’ai appris que chacune de vos unités d’infanterie disposait d’engins blindés. Ce n’est pas le cas chez nous.»

« C’est intéressant de voir comment vous avez combiné l’infanterie à pied avec le ʺmotoriséʺ pour pouvoir vous passer d’une infanterie purement légère ». La communication aussi était un challenge de taille pour le jeune officier qui admet avoir trouvé la langue française difficile. « Tout le monde parlait très vite, ce qui est normal dans un combat. »

Alors, pour saisir des mots dans le contexte général, il développe naturellement le franglish avec ses camarades. « Les Français parlent bien mieux anglais que moi le français », plaisante-t-il. Un an après son retour, il se prépare à entrer dans l’infanterie spécialisée au sein d’un autre régiment, le 2 Lancaster Regiment

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