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Les paléontologues Karin Peyer et Vincent Reneleau à Canjuers

Texte : Tanguy de Maleissye

Publié le : 12/03/2025. | pictogramme timer Temps de lecture : 3 minutes

Depuis plusieurs années, les paléontologues Karin Peyer et Vincent Reneleau organisent des fouilles au camp de Canjuers. Ce lieu constitue un site remarquable de préservation de fossiles. L’échange entre les scientifiques du Centre de recherche en paléontologie de Paris du Muséum national d’histoire naturelle et le 1er régiment de chasseurs d’Afrique illustre l’implication de l’armée de Terre dans la sauvegarde du patrimoine.

Autrefois, le site fossilifère au sein de l’actuel camp militaire de Canjuers était un lagon d’une quinzaine d’hectares. À la toute fin du Jurassique, il y a 150 millions d’années, de nombreux animaux et végétaux furent piégés lors de violentes tempêtes. 

« En août dernier, avec notre équipe et une trentaine d’étudiants, nous avons été accueillis par le 1er régiment de chasseurs d’Afrique, qui nous a aidés dans la quête des trésors de Canjuers. Sous le soleil, et pendant trois semaines, nous avons balayé couche par couche, à coup de marteau, les pierres calcaires à la recherche des fossiles, et parfois même d’éléments dits “mous” comme la peau ou les poils », explique Vincent Reneleau.

« J’ai toujours eu un lien assez fort avec le camp de Canjuers. En 2004, je soutenais ma thèse sur le Compsognathus, un dinosaure dont des restes ont été retrouvés sur cette zone militaire. Depuis maintenant 25 ans au sein du Museum national d’histoire naturelle, je me suis spécialisée sur les fouilles de ce Lagerstätte du Var » ajoute le docteur Karin Peyer.

Des fossiles exposés au grand public

Installée au camp de Canjuers depuis 1970, l’armée de Terre s’investit dans la préservation du site paléontologique. « L’absence d’activité humaine et l’aide logistique précieuse que les militaires assurent, nous permettent de mener des recherches efficaces et minutieuses », appuie la paléontologue. 

« Une fois déterrés, les fossiles sont apportés au laboratoire à Paris. Ils seront d’abord préparés, moulés pour en faire des copies, puis feront l’objet de recherches scientifiques. Grâce à ces découvertes, notre objectif est de reconstituer une "photographie" de l’environnement de la fin du Jurassique avec ses animaux et ses plantes, leurs formes… » expose Vincent Reneleau.

« Cet effort soutenu est essentiel pour constituer un patrimoine scientifique et améliorer les connaissances. Les fossiles sont destinés à être exposés au grand public dans la galerie de paléontologie du Muséum à Paris. Venez voir les espèces disparues, elles vous apprendront leur histoire ! », conclut Karin Peyer.

Le saviez-vous ?

La paléontologie, consacrée aux fossiles des êtres vivants, se distingue de l’archéologie qui se concentre sur les traces et objets témoignant d’une activité humaine.

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