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La réserve, un réservoir de masse

Texte : COMTN

Publié le : 12/07/2022.

Dans le contexte de résurgence de l’hypothèse d’engagement majeur, le recours à la réserve est un enjeu plus que jamais d’actualité. L’histoire militaire montre que l’armée s’est toujours appuyée sur la réserve qui a été structurée et employée de trois manières ; intégrée aux armées, indépendante à l’échelle nationale et territoriale.

« L’armée, c’est la nation ! » Cette déclaration de Napoléon Ier constitue les fonds baptismaux de la loi du 27 juillet 1872 qui organise dans ses grandes lignes les principes de la réserve militaire quasiment jusqu’à la suspension effective du service national militaire obligatoire en 1999. Les obligations militaires des citoyens français ont permis de créer en France tout au long du XIXe siècle à la fois des régiments de réserve, des régiments territoriaux et des régiments de la garde nationale mobile. Ces derniers ont offert à la jeune IIIe République, en 1870, de mettre sur pied, en pleine guerre et en de courts délais, ses deux armées de la Loire.

Outre les capacités complémentaires qu’elle offre aux armées, la réserve incarne la volonté de combattre d’une nation. En ce sens, la Première Guerre mondiale reste la référence de recours à la “réserve de masse” par la mobilisation de plus de huit millions d’hommes entre 18 et 45 ans de 1914 à 1918, soit 20 % de la population française d’alors.

L’armée d’active est complétée par l’armée de réserve (des hommes de 24 à 33 ans, nés entre 1881 et 1890, pour une durée de 11 ans), l’armée territoriale (des hommes de 34 à 39 ans, nés entre 1875 et 1880, pour une durée de 7 ans) et la réserve de l’armée territoriale (des hommes de 40 à 45 ans, nés entre 1868 et 1874, pour une durée de 7 ans). Rapidement la réserve de l’armée territoriale incorpore les hommes âgés de 46 à 49 ans c’est-à-dire nés entre 1868 et 1865.

S’appuyer sur la réserve

À l’époque de la guerre froide, il était convenu que l’invasion de l’Europe occidentale par les troupes du pacte de Varsovie laissait une semaine au corps de bataille d’active français. pour monter en puissance les unités de réserve afin que ces dernières assurent la défense opérationnelle du territoire français. Depuis la réforme de 2006, la réserve opérationnelle s’inscrit dans une autre logique.

La réserve vise essentiellement à relever, compléter ou régénérer l’armée devenue professionnelle. Ceci implique notamment des standards opérationnels communs pour un concept d’emploi intégré et indifférencié. Dans les faits, une différence apparaît pourtant au fur et à mesure de la multiplication des opérations extérieures qui mobilisent les engagés des troupes professionnelles équipées et entraînées en conséquence.

Le réserviste doit être considéré comme un combattant essentiel dans le cadre d’un combat classique de haute intensité sur le territoire national. La perspective historique offre un cinglant démenti à quiconque imagine faire reposer la défense d’une nation sur les seules épaules d’unités professionnelles. L’histoire de l’armée française démontre en particulier qu’elle a toujours fait le choix salutaire, même dans les instants les plus critiques de son histoire, de s’appuyer sur sa réserve pour continuer le combat.

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