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Foch, général en chef des armées alliées pendant la Grande Guerre

Texte : LCL Jean BOURCART, CDEC - Chaire de tactique générale et d’histoire militaire

Publié le : 13/04/2023.

Né à Tarbes en 1851, Ferdinand Foch sert dans l’artillerie après avoir été admis à l’École Polytechnique. Professeur d’histoire militaire et de tactique générale, il forme plusieurs promotions d’officiers à l’École de guerre avant d’en prendre la direction de 1908 à 19111. Commandant le 20e corps d’armée en août 1914, il joue un rôle majeur à la tête des armées alliées en France en 1918.

À la fin du mois d’août 1914, après de violents combats en Lorraine, le général Foch est choisi pour commander la 9e armée. Sa mission : tenir le centre du dispositif allié face aux assauts allemands. Lançant une contre-attaque d’envergure dans les marais de Saint-Gond, il contribue à la victoire de la Marne en septembre. Désormais adjoint de Joffre, il coordonne les efforts des armées françaises, britanniques et belges dans les opérations de la « course à la mer », sans détenir toutefois une pleine autorité institutionnelle sur les unités déployées.

Conscient du sacrifice de ces soldats étrangers venus se battre sur le sol de France aux côtés des Poilus, il les convainc non seulement de tenir mais de se relever pour attaquer. Nommé à la tête du Groupe d’armées du Nord, Foch dirige les deuxième et troisième batailles d’Artois en 1915, puis la bataille de la Somme en 1916. Durant deux années, il exerce de fait un commandement interallié.

Cependant, critiqué sur ses choix tactiques et l’absence de résultats, il n’est pas épargné par la disgrâce qui touche Joffre à la fin de l’année 1916. En mai 1917, nommé chef d’état-major général au ministère de la Guerre et conseiller militaire du gouvernement, il est envoyé en Italie pour rétablir la situation après le désastre de Caporetto. Il poursuit ainsi son apprentissage des difficultés à mener une guerre de coalition.

Une réserve générale interalliée

Sur le front de l’Ouest jusqu’en 1917, les chefs des différentes armées alliées collaborent. Ponctuellement, l’unité de commandement est réalisée, comme lors des offensives Nivelle du printemps 1917. Mais en cette « année trouble », en dépit des oppositions politiques et militaires, cette question de l’unité se pose avec force. C’est pourquoi, lors de la conférence de Rapallo en novembre, les gouvernements français, britannique et italien créent un Conseil supérieur de guerre interallié dont la finalité est d’assurer une meilleure coordination de l’effort militaire sur le front occidental.

Le 30 janvier 1918, il se réunit à Versailles et décide que le comité militaire devienne un comité exécutif permanent présidé par Foch, préféré à Pétain, jugé plus prudent. Le principe d’une réserve générale interalliée sur le front Ouest est entériné. Cependant, le sujet n’est pas simple : il convient de cumuler les effets conjugués du jeu diplomatique, de la mobilisation industrielle, de l’analyse opérative ou des innovations tactiques, pour que Foch possède les outils de la victoire.

Une victoire alliée

Réunis à Doullens le 26 mars, puis à Beauvais le 3 avril, les Alliés lui confèrent finalement la totale responsabilité des opérations militaires sur le front occidental. Dès lors, après avoir obtenu le titre de « général en chef des armées alliées », son action devient décisive. Le 24 juillet, il présente aux grands chefs français, britannique et américain, un plan de campagne qui pose les bases d’une contre-offensive générale.

L’attaque dans la région de Villers-Cotterêts, prélude à l’offensive générale des premiers jours d’août 1918, aboutit à la défaite des troupes allemandes quelques semaines plus tard. Homme d’action et de réflexion, catalyseur d’énergie, dans lequel se trouve du ʺradiumʺ selon Lyautey, il surmonte ainsi bien des difficultés posées par la conduite d’une guerre moderne.

Le saviez-vous ?

Foch fut professeur à l'Ecole de guerre, puis directeur. Ses conférences, célèbres, ont marqué plusieurs générations d’officiers : Des principes de la guerre (1903, 1906, 1911), De la conduite de la guerre (1904, 1911).

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