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Des réservistes au Liban

Texte : Lieutenant Arnaud DE LA CELLE DE CHATEAUCLOS

Publié le : 11/07/2024. | pictogramme timer Temps de lecture : 5 minutes

Pénélope, Marin, Clément, Louis, Grégoire et Alexandre… Tous sont réservistes au sein du 6e escadron du 501e régiment de chars de combat. Ils ont été déployés au Liban d’octobre 2023 à février 2024. Ces casques bleus ont œuvré au sein du contingent français de la Force commander reserve. Au centre opérations ou sur le terrain, c’est dans un contexte opérationnel tendu qu’ils ont mené leur mission.

En les voyant s’équiper derrière leurs véhicules blindés légers (VBL), il est impossible de distinguer des différences entre cette patrouille et une autre. Mêmes équipements, mêmes regards concentrés, mêmes missions. Et pourtant. Marin, Clément, Louis, Grégoire, Pénélope et Alexandre ne sont pas des militaires d’active, mais bien des réservistes. Seuls Alexandre et Pénélope ont un emploi dans le civil. Les autres sont étudiants.

À 26 ans, le brigadier Louis vient de terminer son master en droit public, et comme pour l’ensemble de ses camarades, c’est sa première projection en opération extérieure : « Je me suis engagé au sein de la réserve opérationnelle en avril 2019. Je ne pouvais pas imaginer que j’allais être projeté au Liban 5 ans plus tard, dans ce contexte particulier depuis le 7 octobre ».

Afin d’être prêts le jour J, il aura fallu plusieurs semaines de préparation. Tous ont été formés sur les différents postes qu’ils allaient occuper lors de leur mandat : chef ou adjoint de patrouille, pilote VBL, tireur 12.7, tireur MMP.

Sept patrouilles quotidiennes

Le brigadier Clément se remémore les différents stages réalisés : « À Sissonne, nous avons réalisé un stage de contrôle de foule. Une situation délicate à laquelle nous pouvons être confrontés en cas de Road Block 1. Après un tir de niveau 7 en VBL, nous avons suivi plusieurs sensibilisations sur le contexte géopolitique libanais ».

Depuis le début de Daman 47, la force commander reserve (FCR) effectue des patrouilles quotidiennes dans l’aire d’opération. Pour suivre et tenir le rythme dense et soutenu imposé au Sud Liban, les réservistes ont dû s’intégrer rapidement au sein des sections de la 1re compagnie dans lesquelles ils sont engagés.

Le soldat de 1re classe Grégoire confie : « Jamais on ne m’a fait ressentir que je n’étais qu’un réserviste. Nous avons rejoint une unité d’active où les militaires de métier se connaissent et évoluent ensemble depuis plusieurs années. À nous, dès lors de nous adapter à leur façon de travailler, et surtout d’apprendre ».

Soutenue et guidée

La brigadier Pénélope, contrairement à ses camarades n’a pas été affectée à la 1re compagnie de chars mais au centre opérations de la FCR. Directement sous les ordres d’un lieutenant et d’un sergent-chef, et malgré sa méconnaissance de la fonction qu’elle allait occuper, elle a de suite pris le rythme pour devenir un maillon essentiel de sa cellule.

« À aucun moment, je n’ai manqué de soutien dans mes nouvelles fonctions. Malgré mon inexpérience, j’ai été soutenue et guidée dans les tâches à accomplir. Je me sens très heureuse d’avoir pu partir aussi rapidement en Opex, malgré le fait que je sois réserviste depuis seulement 2 ans ».

Le saviez-vous ?

Le 6e escadron de réserve du 501e RCC est le premier escadron blindé de réserve de l’armée de Terre.

La force de réserve de la Finul au Liban

En mesure d’intervenir dans toute la zone d’opération, la Finul n’est pas sectorisée contrairement aux autres bataillons qui restent dans leur zone. Elle conduit des patrouilles en plus des actions civilo-militaires. Force binationale, elle est sous commandement français.

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