Un challenge d'innovation et de communication

"Accroscience" promeut les sciences auprès de plus de 250 lycéens de seconde en Auvergne. Vous qui êtes ingénieur et militaire, quelle est votre plus-value ?

Mon parcours me permet d’initier les élèves aux sciences en leur apportant une vision plus concrète, plus proche du terrain. Je les conseille tout en leur transmettant une discipline pour éviter de s’éparpiller. Comme à la guerre, le premier à mourir, c’est le plan. Il ne faut pas baisser les bras quand ça ne se déroule pas comme prévu. Il faut aussi canaliser leurs idées pour qu’ils restent réalistes et les aider à apprécier une situation : entre deux solutions équivalentes, déterminer laquelle est la plus adaptée à leurs travaux. 

En mai 2024, les étudiants ont présenté leurs projets à l’école d’ingénieurs Sigma de Clermont-Ferrand. Quel était celui de “vos” élèves ?

Les thèmes sur lesquels les élèves réfléchissent sont imposés. Pour l’année 2023-2024, ils portaient sur “la santé dans tous ses états, du vivant au technologique” et “la mobilité des personnes, des biens, de l’énergie, des informations et de la connaissance”. Pour cela, je les ai amenés à se questionner sur les problèmes du quotidien qu’ils souhaitaient traiter. 

Les élèves ont choisi de repenser leurs casiers classiques par des casiers plus technologiques, avec accès par carte et chargeurs de téléphone intégrés. Ils se sont ensuite répartis par groupes : conception 3D des casiers puis réalisation d’un proto- type en bois, de l’alimentation électrique et enfin, du code informatique de la gestion des cartes et de l’affichage des informations. 

Je les ai poussés à s’inspirer de l’existant pour chercher des solutions à leurs problèmes. Je les ai aidés à choisir les systèmes de charnières des portes et les systèmes de verrouillage, déboguer leur code, vérifier leurs calculs. Ils ont ainsi pu toucher du doigt les méthodes appliquées dans l’industrie.

Cet échange est-il aussi l’occasion de démystifier l’univers militaire ?

Je suis souvent interrogé sur cet “univers” fantasmé. Les réponses apportées permettent de déconstruire des idées reçues. Pour la 13e base de soutien du matériel, "Accroscience" est un moyen de se faire connaître. Durant mes études, on ne m’a jamais mentionné que l’on pouvait exercer un métier aussi spécifique que le mien au sein de l’armée de Terre. Pourtant, nous avons besoin de spécialistes, militaires comme civils. Ce partenariat est une opportunité pour échanger avec les lycéens et leur témoigner de l’intérêt porté par l’armée de Terre aux sciences et à leur futur. La présence de la “13” est donc essentielle pour assurer cette communication.