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L’EFA, un engin qui n’a pas peur de se jeter à l’eau

Texte : Romain LESOURD

Publié le : 24/01/2024. | pictogramme timer Temps de lecture : 5 minutes

Employé depuis les années 1990, l’engin de franchissement de l’avant permet de faire passer hommes et véhicules d’une berge à l’autre. L’astuce : il s’immerge pour ensuite déployer une passerelle amovible. Nous avons pu le découvrir à Condé-sur-Aisne dans les Hauts-de-France, avec des militaires du 19e régiment du génie.

4 mètres 20 de haut, 12 mètres de long, à côté de l’engin de franchissement de l’avant (EFA), je me sens minuscule. Avant de pouvoir monter à bord, je rencontre le caporal-chef Adeline, conductrice de l’EFA.

Concentrée, elle explique la manœuvre qu’elle va effectuer : « Une fois qu’il sera immergé, je mettrai le véhicule en neutre puis j’appuierai sur le bouton de navigation. Le pilote, placé au-dessus de nous, aura la main ». Mais avant de le laisser entrer dans l’Aisne, les équipes du 19e régiment du génie (19e RG) lavent les vitres du véhicule. Conduire un engin de cette taille nécessite une précision absolue de celui qui est aux commandes.

Le moteur démarre dans un bruit strident, il est l’heure d’embarquer. Nous entrons dans la bête. À notre droite, le caporal-chef, le regard fixe. Tout à coup, notre siège tremble : l’EFA gonfle ses flotteurs. Malgré la chaleur intense, la conductrice reste de marbre. Prête, elle appuie sur l’accélérateur. Nous plongeons dans l’Aisne. Les roues motrices sont rentrées, désormais l’EFA peut naviguer.

Assurer la sécurité

« Vous pouvez sortir », m’annonce-t-on. Par une trappe, je rejoins l’équipage "sur le pont". Il est composé d’un chef d’engin, d’un pilote, de la conductrice et d’un homme d’équipage. Au pupitre, c’est-à-dire le poste de commandes, je retrouve le caporal Georges. Tel un maestro, il dirige l’EFA. Calme et adresse sont les clés pour conduire le titan d’aluminium.

Une fois ce dernier stabilisé, le caporal déploie les rampes qui permettront aux véhicules de franchir la rivière. Pendant ce temps, le reste de l’équipage œuvre à la préparation du chemin : « Placez bien les guides-roues, assurez-vous de leur stabilité et préparez les cales », ordonne le sergent Rémi, chef d’engin.

Désormais opérationnel, l’EFA peut accueillir ses passagers. Bien alignés, les véhicules s’avancent. La file comprend un véhicule de l'avant blindé, un Renault GBC et un petit véhicule protégé. Ils sont transportés par l’EFA de l’autre côté de la coupure humide pour débarquer. Il aura fallu une quinzaine de minutes pour réaliser la totalité de la manœuvre.

« La rapidité de déploiement de l’EFA assure un soutien efficace pour appuyer nos troupes », résume le lieutenant Charlie, chef de la section franchissement du 19e RG.

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