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Le simulateur de vol Tigre

Texte : CNE Eugénie LALLEMENT

Publié le : 24/07/2024. | pictogramme timer Temps de lecture : 5 minutes

L’École de l’aviation légère de l’armée de Terre est le premier centre de simulation du domaine hélicoptère militaire en Europe. La rédaction a testé pour vous le simulateur de vol Tigre à la base école - 2e régiment d’hélicoptères de combat, au Cannet-des-Maures (Var).

Fraîchement débarquée au Cannet-des-Maures sous une météo clémente, je suis accompagnée par mes hôtes de la base école - 2e régiment d’hélicoptères de combat pour ma mission du jour : tester le simulateur de vol Tigre. Après un premier arrêt dans une salle pleine d’écrans, d’où sont contrôlés les entraînements par les préparateurs de missions, j’entre dans le simulateur : un cockpit d’hélicoptère Tigre reproduit à l’identique, logé au centre d’une sphère. Je prends place à bord, non sans un peu d’acrobatie. Aussitôt je retrouve les mêmes sensations que dans un vrai aéronef : vibrations, bruit sourd du moteur, pales qui s’activent.

Avantage : l’odeur du kérosène et la chaleur en moins. À l’intérieur, de nombreuses commandes et un champ de vision à 210°, comme dans la réalité. La sphère me projette dans l’environnement de départ des aéronefs de la base. Je pourrais me croire au Futuroscope®, pourtant ici c’est du sérieux. Le commandant Éric, instructeur Tigre, est mon guide pour ce vol simulé. Il m’équipe d’un casque et d’une visière, j’attache ma ceinture de sécurité, me voilà dans la peau d’un chef de bord. Je suis en liaison radio avec le pilote, placé dans la seconde sphère, et la salle de contrôle. La porte se referme : c’est parti pour une heure vertigineuse. 

Préparer aux scénarios les plus critiques

Je survole la plaine des Maures. Le ciel est dégagé. Le commandant m’explique l’usage des manettes face à moi. 2 bougent d’elles-mêmes sous l’action du pilote, la troisième sert à mettre en œuvre l’armement. Je me contente de celle dédiée à la caméra. Pluie, vent, mer, montagne, les possibilités émanant du logiciel sont multiples. « On simule vraiment tout ce que l’on veut. On peut même charger des cartes de théâtre d’opérations comme l’Afghanistan », indique le commandant. À la radio, je tente et demande aux préparateurs qui animent le simulateur de matérialiser un coucher de soleil dans le golfe de Saint-Tropez. Mon vœu est exaucé. Je m’y crois.

Cette parenthèse refermée, j’expérimente d’autres approches. Je comprends alors tout l’intérêt de ce simulateur : entraîner les équipages en conditions réelles et les préparer aux scénarios les plus critiques tels qu’un changement climatique brutal, une perte de visibilité soudaine ou encore une panne. Les utilisateurs sont filmés en direct en salle de contrôle : « Nous évaluons ainsi les réactions de nos stagiaires face aux situations », précise le commandant. Ravie de l’expérience, je m’incline néanmoins face à la complexité de la fonction et laisse volontiers ma place à ces soldats sélectionnés pour leur maîtrise du domaine.

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