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Le pont des premières fois

Texte : CNE Marine DEGRANDY

Publié le : 13/11/2024. | pictogramme timer Temps de lecture : 5 minutes

Au printemps dernier, le 3e régiment du génie a collaboré avec un vétéran de l’armée australienne à l’occasion d’un projet mémoriel à Amiens. Le sergent Maxime a eu pour mission de coordonner une installation pas comme les autres : un pont qui rend hommage, qui honore et qui rassemble.

En 2019, George Hulse, membre d’une association d’anciens sapeurs australiens, initie un projet mémoriel avec la ville d’Amiens visant à rendre hommage aux soldats de l’Australian and New Zealand Army Corps.  Ce dernier consiste en l'installation d'un pont en référence à l'épisode historique du 8 août 1918 où nos alliés se sont emparés du pont de Cerisy alors aux mains de l'armée allemande. La crise sanitaire stoppe net les avancées du chantier mémoriel. C’est au printemps 2024 que « le pont de l’amitié » reprend vie.

En mars, le 3e régiment du génie est désigné leader. Le sergent Maxime, sous-officier adjoint, va installer cet édifice. « Le hasard fait bien les choses. Quelques semaines avant, mon commandant d’unité a organisé une instruction sur le montage-démontage de ce type d’infrastructure. Le régiment avait auparavant déployé un modèle similaire en Centrafrique. » Pour le sergent, il s’agit d’une première. « Je n’avais jamais travaillé avec des civils. J’appréhendais les différences de procédures, mais nous collaboré avec la ville d’Amiens, l’association australienne et les ingénieurs britanniques de la société de construction. Tout s’est bien déroulé même si cela s'est fait en anglais. »

Installée en un temps record

Le 17 avril, jour de l’installation, le temps devient un ennemi qu’il faut vite neutraliser. « Le camion contenant l’ensemble des pièces détachées a été bloqué par les douanes pendant plusieurs heures. » La mise en place prend du retard alors que tout doit être terminé pour le 24 avril, jour de l'inauguration en présence du ministre australien des anciens combattants, Matt Keogh. « La passerelle a été installée en trois heure trente, un temps record » témoigne t-il avec fierté. Une performance saluée par Georges Hulse : « Les sapeurs australiens n’auraient pas pu faire mieux ».

Cet ouvrage long de 15 mètres, ouvert au public, est une fierté pour le régiment et pour le sergent : « Pour la première fois de ma carrière, j’ai pu montrer à ma femme ce que j’avais réalisé. Une construction pérenne avec du sens. J’espère que mes enfants le verront un jour. » Cet édifice offert par nos alliés est un trait d’union entre les histoires, il s’affranchit du temps et des frontières. Chaque pas effectué sur le pont nous relie les uns aux autres.

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