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C'est quoi la médiation canine ?

Texte : CNE Justine de RIBET

Publié le : 08/08/2024. | pictogramme timer Temps de lecture : 3 minutes

Pour mieux répondre aux besoins des blessés de l’armée de Terre, plusieurs pistes sont proposées pour leur reconstruction suite à un syndrome post-traumatique. La médiation canine en fait partie. Imaginé en 2020 par la cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre, le programme Arion permet au blessé de reprendre confiance en lui et d’éviter l’isolement grâce à son fidèle compagnon, le chien.

Dans un camping près d’Orléans, Pepsi, un border collie, s’élance vers le tunnel du parcours d’agilité et s’arrête au pied de Sébastien, un militaire blessé. Pendant quelques minutes, le maître et son chien s’entraînent ensemble sur le circuit. Leur complicité est stupéfiante. Ce jeu est en réalité une des activités sportives du programme Arion.  Basé sur la médiation canine, il est destiné aux militaires en état de stress post-traumatique, isolés socialement. Son objectif est de favoriser la reprise de confiance en soi, la prise de décisions, de surmonter des problèmes émotionnels comme la dépression, ou encore de retrouver un lien avec la société. 

Lancé en 2020, il a été imaginé conjointement par la cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre (Cabat), l’université Sorbonne-Paris-Nord et le 132e régiment d’infanterie cynotechnique (132e RIC). « Le chien est un atout considérable. Il est sensible et sait s’adapter rapidement aux changements d’humeur du blessé », explique Frédéric, expert cynotechnique. Le programme repose sur les bienfaits d’une adoption mutuelle de deux êtres aux parcours marqués par des épreuves de la vie. « La particularité du projet est que les chiens adoptés sont souvent issus de la ʺSociété protectrice des animauxʺ. Ils ont parfois souffert d’abandon ou de maltraitance. »

« Donner des clefs »

Pendant une semaine, 4 stagiaires, sont encadrés par 2 réservistes maîtres-chiens, experts cynotechniques. Les blessés reprennent chaque jour confiance en eux. Le stage est rythmé par des ateliers telles qu’une balade en forêt ou en ville, où il faut côtoyer la foule. 

Une autre activité peut être de se déplacer pour un rendez-vous chez le vétérinaire pendant lequel il faudra maîtriser son chien en plus de ses craintes. « Nous sommes parfois submergés par nos émotions dans des situations du quotidien, expose Ingrid. En venant ici, je veux apprendre à mieux vivre avec mon chien. » 

Le programme de la semaine est adapté aux besoins et aux demandes des stagiaires. « Nous sommes ici pour donner des clefs », souligne Frédéric. L’accompagnement, la bienveillance et les conseils des experts cynotechniques ne s’arrêteront pas à la fin du stage. Ils répondront présents dès que les stagiaires les solliciteront et leur rendront visite à domicile.

Le saviez-vous ?

Le programme Arion doit son nom au chien d’un caporal-chef du 132e RIC, blessé en Afghanistan. Un hommage à cet animal qui a aidé son maître lors de sa reconstruction.

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