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21 coups de canons sont tirés lors de l'investiture du président de la République

Texte : Clémentine HOTTEKIET-BEAUCOURT

Publié le : 12/07/2022 - Mis à jour le : 23/08/2022.

Lors de la cérémonie de prise de fonction du président de la République, chef des armées, 21 coups de canons sont tirés depuis l’esplanade des Invalides à Paris. Cette salve, héritage monarchique remontant au XVIIe siècle, annonçait la paix ou la naissance d’un enfant royal.

Le 7 mai dernier, une salve a résonné dans Paris pour l’investiture d’Emmanuel Macron, réélu président de la République et donc chef des armées. Un rituel bien ancré dans la tradition de la Ve République depuis sa réhabilitation par le général de Gaulle. Tirés depuis l’hôtel national des Invalides, ces 21 coups marquent la fin du passage en revue des troupes par le nouveau président à l’Élysée. Une synchronisation explosive, au rythme de six coups par minute. Aux commandes, des artilleurs qui manœuvrent deux canons de 75 mm de la Première Guerre mondiale, restaurés par l’équipe du musée d’artillerie de Draguignan.

Les pièces sont mises en batterie sur l’esplanade des Invalides. Cet emplacement privilégié, dans l’axe du pont Alexandre III, permet au son de se propager, passant entre le Petit et le Grand Palais, jusqu’à l’Élysée. Sous l’Ancien Régime, ces coups de canons saluaient des événements de premier plan. Loin d’inquiéter la population, la guerre étant limitée aux frontières, ils annonçaient une bonne nouvelle. La télévision n’ayant pas encore été inventée, cette solution sonore était le moyen d’informer les Parisiens de la paix, d’une naissance ou de la visite d’un chef d’État étranger.
 

Affirmer la force de la France

Au XVIIe siècle, 101 coups étaient tirés pour les annonces les plus importantes et les plus joyeuses comme les naissances royales. Les cent premiers montraient l’importance de la proclamation par son nombre élevé de tirs, le coup supplémentaire signifiait que l’occasion était grandiose. À l’époque, on rendait aussi hommage de cette façon aux souverains étrangers de passage, tout en affirmant ainsi la force de la France.

Abandonnée à la Révolution, cette tradition a été réinstaurée par le général de Gaulle pour l’investiture du président. Une manière de renforcer l’image du pouvoir à travers des pratiques coutumières. Attentif au budget, il a réduit le nombre de coups de 100 à 20 en conservant le vingt-et-unième qui exprime une joie supérieure. 

Le saviez-vous ?

Lors de la première intronisation du président Jacques Chirac, les coups ont été tirés par les canons de chars AMX 30 pour rappeler son passé militaire de lieutenant de cavalerie.

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