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Survivre et vaincre dans l'enfer glacé

Texte : LTN Clément CHAVANAT

Publié le : 15/02/2023 - Mis à jour le : 17/02/2023.

Le 27e bataillon de chasseurs alpins a participé à un entraînement hivernal intensif dans les Rochilles, en Savoie, du 23 au 27 janvier 2023. Les soldats ont affronté des conditions météorologiques extrêmes, renforçant ainsi leur capacité à opérer dans des environnements difficiles.

Les températures avoisinent les -8°C lorsque la section d’appui de la 2e compagnie du 27e bataillon de chasseurs alpins arrive à la barrière de Bonnenuit. Les hommes du lieutenant Pierre sont prêts à relever un défi de taille : atteindre le camp des Rochilles situé à 2 400 mètres d'altitude. Ils savent que cette semaine les aidera à atteindre leurs objectifs : se réadapter à un environnement froid, s’entraîner au combat en montagne et réviser les compétences fondamentales des Alpins. Dès le premier jour, malgré une tempête et une température de -25°C, les soldats ne se découragent pas. La séance de tir débute. Les chasseurs alpins expérimentent l'efficacité des murs de neige de 90 centimètres en effectuant des tirs au HK416 et à la Minimi. « Il n’y a rien de mieux que d’expérimenter ce genre de chose en direct pour que les soldats se rendent compte, confie le lieutenant Pierre. Pensez-y lorsque vous construirez vos abris en neige : moins de 90 centimètres d’épaisseur, ça ne sert à rien. » Bien que les gestes réflexes restent les mêmes qu’en plaine, la neige et le froid ajoutent des contraintes supplémentaires qui doivent être prises en compte pendant les déplacements.

Enterrés sous la neige

Pour clore la journée, les cadres de la section organisent un exercice de recherche de victimes d’avalanche. Deux chasseurs volontaires se font enterrer sous la neige, enroulés dans des couvertures de survie et munis de radios, pour tester les conditions réelles de l'avalanche. Les camarades de la section trouvent le premier chasseur en moins de 2 minutes et le second en 7 minutes. Les chasseurs ressortent de la neige avec des vêtements secs et des boissons chaudes pour compléter le sauvetage.

Le lendemain, la section débute avec une phase tactique de 48 heures. Mission : défendre le camp contre un ennemi dissimulé dans les montagnes. Des abris en neige et un igloo de repos sont construits. Les chefs de groupe définissent les secteurs de surveillance et donnent les consignes à leurs hommes. La nuit a été courte, alternant phase de surveillance et d’alerte. Seuls les tirs de harcèlement de l’ennemi sont venus perturber le silence glacé des Rochilles. Vers cinq heures du matin, après un retrait de l'ennemi, le chef de section accorde du repos à ses soldats avant de lancer une contre-attaque sur le bunker de l’adversaire. La progression est difficile en raison des conditions de terrain enneigé mais les groupes font du relief leur allié, pour ne pas être détectés.

La manœuvre offensive se termine par la neutralisation du groupe ennemi au cours d'un combat zone urbaine dans un bunker souterrain, construit en 1940. La section a ainsi droit à un petit rappel historique. Jeudi soir, la semaine dans l'enfer glacé des Rochilles se termine autour d'un vin chaud et de chants. « Se mettre dans le dur, c’est le meilleur moyen d’entraîner mes hommes à ce qu’on nous demande, mais on n’arrive à rien sans cohésion, ces moments sont absolument primordiaux » confie le lieutenant Pierre entre deux couplets.

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