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Renseigner au plus près de la menace avec le 2e régiment de hussards

Texte : ASP Marie B.

Publié le : 13/05/2023.

Il y a vingt-cinq ans, le 2e régiment de hussards rejoignait la brigade de renseignement et se spécialisait dans la recherche humaine dans la profondeur, bien au-delà des lignes ennemies. Depuis, devenu le régiment de recherche humaine des forces terrestres, il est projeté sur tous les théâtres d’opération de l’armée de Terre. Zoom sur les missions des discrets hussards du renseignement.

Créé en 1735 pour opérer sur les arrières de l’ennemi, le 2e régiment de hussards a vu sa vocation évoluer. Aujourd’hui, sa mission consiste à recueillir du renseignement. Pour cela, il s’appuie sur deux procédés complémentaires où l’homme est le seul capteur : la recherche profonde avec les patrouilles de recherche profonde (PRP) et le recueil d’informations via des sources humaines, grâce aux équipes de recueil de l’information (ERI).

Opérant dans des zones hostiles, les PRP identifient la manœuvre de l’adversaire et renseignent en l’observant depuis des caches enterrées. L’information récoltée est traitée pour être transmise à la force. Celle-ci pourra alors choisir un mode d’action adapté pour frapper l’ennemi. « Lors d’une mission de recherche, la première étape consiste à étudier minutieusement son objectif et son itinéraire : des unités hostiles opèrent-elles dans la zone ? Quelles difficultés terrain allons-nous rencontrer ? » précise le lieutenant Charles, à la tête d’une patrouille qui s’apprête à partir en infiltration.

Établir une relation de confiance

À la nuit tombée, la patrouille, composée de six hussards, embarque dans ses véhicules blindés légers longs (VBLL). Chargés de plus de 60 kilos chacun, les hommes emportent le nécessaire vital à leur survie pour une dizaine de jours en forêt, des moyens de prise de vue et de transmissions camouflés. Lorsque le véhicule entre en zone mission, l’équipe se scinde en deux.

La cellule d’acquisition du renseignement poursuit à pied, jusqu’à l’emplacement identifié lors de la préparation de la mission, où les équipiers creusent une cache avant de commencer à renseigner. La cellule transmissions, quant à elle, camouflera les véhicules et installera les moyens de liaison pour transmettre les informations provenant de la cellule acquisition au poste de commandement des opérations.

De leur côté, les ERI restent en zone urbaine. Ils mènent des entretiens avec de potentielles sources d’information. Incollables sur les enjeux culturels et sociétaux des théâtres d’opérations, ils établissent progressivement une relation de confiance lors de multiples échanges téléphoniques ou en face à face. Pour se former, ces spécialistes suivent un stage exigeant.

Le commandant d’unité de l’escadron d’instruction spécialisé explique : « Sur plusieurs mois, différents outils de communication interpersonnelle et de psychologie, mais également de tactique, de contre-renseignement et de combat, leur sont inculqués. »

S'infiltrer en surface, en plongée

Les vecteurs d’infiltration utilisés par les hussards ne se limitent pas aux seuls VBLL. Depuis bientôt deux ans, les escadrons de recherche sont aussi équipés de quads MV850. Puissant et maniable, ce vecteur permet l’emport de plus de trois cents kilos, ce qui le rend très efficace. Regroupés au sein du 3e escadron, les plongeurs et palmeurs sont capables de s’infiltrer en surface, en plongée, en kayak, ou à bord d’embarcations à moteur.

Grâce à ces spécialistes qui assurent les formations dédiées et la sécurité de ce type d’opération, le régiment a pu récemment, faire franchir ses VBLL, un savoir-faire qui n’avait pas été pratiqué depuis près de quinze ans. « Dans certaines zones comme l’Europe, où on trouve en moyenne, une coupure humide tous les dix kilomètres, ce procédé pourrait se révéler indispensable pour rejoindre discrètement une zone mission », assure le chef de corps, le colonel Marc Pezet. Les hussards seront déployés sur la prochaine phase d’Orion mais inutile de les chercher, vous ne les trouverez pas.

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