L'UIISC 5, une petite unité qui a tout d’une grande

Le bilan d’intervention des sapeurs-sauveteurs de l’UIISC 5 résume l’état d’esprit des hommes et des femmes de cette formation opérationnelle, la plus petite de l’armée de Terre. Basée à Corte, en Corse, elle compte 140 militaires, dont la moitié d’insulaires. Son action est pourtant majeure, aussi bien sur le territoire métropolitain et Outre-mer, qu’à l’international. Cette petite unité a tout d’une grande. 

Comme les autres Formations militaires de sécurité civile (FORMISC), l’UIISC 5 est mise pour emploi auprès du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. Elle agit en renfort des sapeurs-pompiers sur le territoire national et à l’étranger, sur demande d’assistance de pays frappés par une catastrophe, comme à Haïti, Fukushima ou plus récemment au Chili et en Grèce.

Implantés dans une zone favorable aux départs d’incendie, les “Vulcains” sont spécialisés dans la prévention et la gestion des risques naturels, tels que les feux de forêt, les tremblements de terre, les cyclones ou les inondations. Ils participent aussi à la lutte contre les risques technologiques (nucléaire, radiologique, biologique et chimique). En astreinte opérationnelle 24h/24h, ils offrent une capacité d’intervention rapide, notamment pendant l’été. Pour la maintenir, ils s’entraînent toute l’année.

« Entendre l’appel »

« Notre mission historique est de préparer la campagne estivale de lutte contre les feux de forêt, le trimestre avant la saison », expose le capitaine Nicolas, commandant d’unité de la 1re compagnie. Elle mène des actions de brûlage dirigé au printemps et participe au groupement organique de lutte contre les feux de forêt  (Golff) de juin à fin septembre. Avec ses 3 sections d’intervention, l’UIISC 5 est soumise à un rythme d’astreinte exigeant toute l’année. Elle peut compter sur la disponibilité et la rusticité de ses sapeurs-sauveteurs. 

Qu’il s’agisse de traiter un événement au plus près, ou sur un autre continent, ils répondent toujours présents. « C’est notre raison d’être, assure le caporal-chef de première classe Jean-François, président des engagés volontaires de l’armée de Terre. Demandez à n’importe lequel d’entre nous de revenir pour une urgence et vous verrez qu’il entendra l’appel. » Une fidélité qui tient pour beaucoup à l’esprit familial qui règne chez les Vulcains. 

Près du pont du Francardo, au nord de la ville, les habitants ont l’habitude de croiser les sapeurs-sauveteurs. Visibles dans leur tenue en néoprène orange, ils s’entraînent dans un cours d’eau, au sauvetage en eau vive. Une dizaine d’individus sont formés par section. 16 heures par an minimum leur sont nécessaires pour maintenir leurs acquis. Ce volet fait partie de la préparation opérationnelle de l’UIISC 5, qui s’effectue en interne ou en lien avec les autres UIISC.

Formation tout terrain

L’unité entretient des relations avec les acteurs locaux, comme les moyens aériens de la Sécurité civile de Haute-Corse pour les manœuvres de treuillage, ou la base aérienne 126 (BA 126) de Solenzara pour l’aérocordage.

« Savoir descendre en corde lisse, depuis un hélicoptère Puma de l’armée de l’Air et de l’Espace par exemple, nous est utile dans des zones difficiles d’accès. Par section, nous sommes environ 6 à détenir cette qualification », précise l’adjudant Pierre-Henry, sous-officier adjoint de la section Vulcain 11. Un atout non négligeable sur cette île escarpée et montagneuse.

L’UIISC 5 dispose également d’une grande autonomie pour former ses hommes ainsi que les nouvelles recrues. Ces dernières passent 3 semaines au quartier de Chabrières pour apprendre les rudiments des risques naturels et valider leurs stages “feux de forêt n°1” et “sauvetage et déblaiement n°1”, pendant leur formation initiale.

Les sapeurs-sauveteurs découvrent le matériel et déroulent des manœuvres simples. Parmi le contingent, certains rejoindront l’UIISC 1, l’UIISC 7 ou encore la dernière en date, l’UIISC 4. Au-delà de ces instructions internes, l’unité délivre des formations de conduite en tout-terrain aux pompiers des forces terrestres légionnaires du 2e régiment étranger parachutistes de Calvi ou aux pompiers de l’air de la BA 126. Un champ d’action qui illustre l’efficacité de cette petite unité isolée.