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Les nageurs de combat, une unité d'élite

Texte : CNE Justine de RIBET

Publié le : 12/10/2022.

Spécialisés dans les missions offensives, de renseignement, d’infiltration ou d’exfiltration, les nageurs de combat du Centre parachutiste d’entraînement aux opérations maritimes opèrent dans l’ombre où la furtivité est de rigueur. Leurs actions ont pour objectif de protéger les intérêts supérieurs de la nation. Cette unité d’élite discrète offre un quotidien et une formation hors normes à ses recrues.

Au milieu de l’océan, quelque part dans le monde, un binôme s’équipe à bord d’un bateau. Agitée par un vent capricieux, la mer se déchaîne. Les vagues viennent se briser contre la coque. Dans quelques instants, les nageurs de combat du Centre parachutiste d’entraînement aux opérations maritimes (CPEOM) disparaîtront sous l’eau. Actions clandestines maritimes, opérations de sabotage, de reconnaissance, de renseignement, d’infiltration et d’exfiltration de matériel ou de personnes sont autant de missions qui rythment le quotidien de ces militaires.

 

Leurs actions ont pour but d’empêcher les opérations menées contre les intérêts de la nation, sur terre et en mer, en zone normalisée ou de crise. Le chemin pour rejoindre cette unité peut sembler complexe et pourtant, la formation est ouverte à tous les volontaires de l’armée de Terre, toutes armes et tous grades confondus. « Il n’est pas nécessaire d’être excellent en natation pour venir chez nous. En revanche, il est indispensable de suivre une bonne préparation physique en amont », explique Louis, nageur de combat.
 

Formés à être polyvalent

La première des qualités indispensables pour intégrer cette unité du service action de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) est l’humilité. Tenu par le secret professionnel, le soldat ne peut diffuser aucune information sur ses missions. Ici, l’"à peu près" n’existe pas, il est synonyme de danger pour la sécurité du binôme et la réalisation de la mission. Avant d’accéder au cours des nageurs de combat à l’École de plongée de Saint-Mandrier-sur-Mer, le candidat passe plusieurs stades de présélections. « Ils sont encadrés tout au long de la formation. L’objectif est de leur donner, étape par étape, les compétences nécessaires à l’obtention du certificat de nageur de combat, confie le lieutenant-colonel Pierre, chef du bureau opérations instruction. Cette aventure est avant tout humaine. L’encadrement est là pour les amener vers la réussite. »

Au terme des huit mois du cours nageur, débute la formation d’agent clandestin. Les nageurs suivent ensuite une instruction spécifique comprenant une phase de spécialisation à la plongée et à la navigation clandestines. « Nous formons les nageurs de combat à être avant tout polyvalents. Ils savent piloter différents types de vecteurs maritimes. Ils sont autonomes sur les plans technique et tactique », souligne le chef de corps du CPEOM. À la fin de leur formation, les militaires sont affectés dans les sections opérationnelles d’actions sous-marines ou de surface qui constituent le vivier opérationnel du centre. Dans chacune d’elles, ils sont formés en continu.

« Nous disposons d’un ensemble de moyens et de capacités à notre main qui permettent à nos hommes de s’entraîner en permanence. À tout moment, une mission est susceptible d’être déclenchée, les nageurs doivent se tenir prêts à partir », explique le lieutenant-colonel Pierre. Le quotidien est rythmé par des entraînements, des formations, des imprévus et des missions sur courts préavis, mais qu’importe pour Louis : « Ici on allie passion et métier dans un milieu discret ».

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