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Celtic Uprise

Les Diables rouges s'entraînent en Wallonie

Texte : ADJ Anthony THOMAS-TROPHIME

Publié le : 09/02/2023 - Mis à jour le : 17/02/2023.

Mille deux cents militaires belges et français ont participé à l’exercice Celtic Uprise en Belgique, du 21 novembre au 2 décembre 2022. Les deux parties se sont entraînées en utilisant les procédés otaniens. L’occasion de parfaire l'interopérabilité construite dans le cadre du partenariat CaMo et de se préparer aux conflits à venir.

Samedi 24 novembre. Voilà trois jours que l’exercice de brigade Celtic Uprise a débuté. Après les derniers préparatifs, les véhicules du groupement tactique interarmes (GTIA) belge quittent le camp militaire de Marche-en-Famenne en Belgique pour rejoindre la zone d’opération. Les deux sous-groupements progressent à travers la campagne wallonne vers leur FOB respective, à environ 50 kilomètres à l’ouest.

L’un d’eux, armé par la 4e compagnie du 152e régiment d’infanterie (152e RI) doit se rendre jusqu’aux abords de la ville de Florennes. Une fois sur place, les ʺDiables rougesʺ devront reconnaître leur zone de déploiement et s’y installer avant la tombée de la nuit. Pour sa troisième édition, Celtic Uprise s’est déroulé du 21 novembre au 2 décembre Il a rassemblé plus de 1 200 militaires sur  une zone de manœuvre d’une superficie de 65 km2 en terrain libre.

Plus de trois cents militaires de la 7e brigade blindée y participent au nom du partenariat stratégique CaMo. Les Français et les Belges s’exercent de nouveau ensemble en attendant les premières livraisons de véhicules Scorpion au profit de la brigade motorisée belge, prévues dès 2025. La pandémie a suspendu les entraînements conjoints durant deux ans.

« Immersion totale »

Plus loin, à mi-chemin, les fantassins du bataillon belge du 1/3 Lanciers tombent sur un premier obstacle. D’après leurs renseignements, le pont de Heer Agimont, enjambant la Meuse, est impraticable. L’ennemi l’aurait piégé à l'explosif. Pour les ʺlignardsʺ, la progression doit continuer coûte que coûte. Pour cela, ils peuvent s’appuyer sur les capacités de franchissement françaises. Remontant le fleuve à contre-courant, le pont flottant motorisé (PFM) piloté par un équipage de sapeurs du 6e régiment du génie, rejoint leur position.

Une fois arrivée, l’embarcation est accueillie par la 67e compagnie du Génie belge. La nuit précédente, une vague d’assaut a atteint la rive opposée afin d’y établir une tête de pont, un point destiné à accueillir en sûreté, véhicules et personnel. « À l’heure actuelle, nous n’avons plus ce type de matériel pour le franchissement de zone humide. L’emploi du PFM nous permet d’entretenir nos compétences dans ce domaine », souligne le chef du 2e peloton de la 67e compagnie génie de combat.

Au total, plus d'une dizaine de rotations sont nécessaires pour faire traverser le sous-groupement belge. Au crépuscule, la FOB de Florennes est à peine opérationnelle qu’une première mission incombe au sous-groupement français. À sa tête, le capitaine Blaise, commandant d’unité de la 4e compagnie du 152e RI doit rencontrer un élu municipal. Le rendez-vous est donné à la salle communale d'Hanzinelle, une heure plus tard.

Au poste de commandement, il donne ses ordres au chef de section qu’il a désigné pour l’accompagner. « Ici, nous évoluons en terrain libre où propriétés privées, habitations, circulation routière, sont autant de facteurs à prendre en compte, expose le capitaine. Nous interagissons avec des habitants, volontaires pour participer à l’exercice. L’immersion est totale. »

« Conditions similaires à la Roumanie »

Deux officiers de liaison du 152e RI sont intégrés au poste de commandement du GTIA belge. Leur rôle ? Observer les procédures utilisées tout en s’assurant qu’elles soient comprises et adaptées aux moyens de leur unité. « Je ne suis pas du tout surpris par ce que j’ai pu voir au centre des opérations. Nous utilisons les mêmes procédures otaniennes, à quelques subtilités près » rapporte le chef de bataillon Julien.

Le partage de l’information demeure un volet crucial de l'interopérabilité. Afin de profiter au mieux des apports de l’infovalorisation, des efforts ont été menés sur l’alignement des systèmes d’information et de communication, qui encore aujourd’hui sont propres à chaque brigade.

Au-delà de la construction du partenariat franco-belge, l’exercice binational permet aux Diables rouges de parfaire leur cycle de préparation opérationnelle, en vue d’une projection sur la mission Aigle. « L’application des normes Otan, l’utilisation de l’anglais et les manœuvres en terrain libre offertes par Celtic Uprise, nous mettent dans des conditions similaires à celles que nous connaîtrons en Roumanie », conclut le capitaine Blaise.

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