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Les chuteurs opérationnels s'infiltrent par les airs

Texte : LTN Stéphanie RIGOT

Publié le : 20/05/2022 - Mis à jour le : 21/09/2022.

Durant treize semaines, 36 soldats issus des groupes commandos parachutistes et d’unités des forces spéciales ont suivi le stage de saut opérationnel à grande hauteur à l’École des troupes aéroportées de Pau. Une formation à l’issue de laquelle ils obtiennent le brevet de chuteurs opérationnels.

Zone d’embarquement militaire de l’aéroport de Pau-Pyrénées. 8 soldats montent à bord d’un avion de transport tactique. Après 10 minutes de vol, la soute de l’appareil s’ouvre. Le décompte du largueur est lancé. 3, 2, 1, ils sautent ! Au total, plusieurs dizaines de soldats des différentes forces armées suivent le stage de saut opérationnel à grande hauteur (SOGH). Le brevet de chuteur opérationnel permet à ces militaires d’être déployés en opérations extérieures par les airs, au plus près et au-delà des lignes ennemies. Pendant leur stage, ils réalisent en moyenne 80 sauts.

Le message météo vient de tomber. Les stagiaires ont deux heures pour calculer les paramètres d’infiltration sous voile (ISV). En fonction des vents, les chuteurs déterminent le point de largage qui leur indiquera la distance à effectuer sous voile en toute discrétion. Les soldats se préparent et vérifient leur matériel de chute, altimètre, radio, gaine d’arme. Equipés de l’ensemble de parachutage du combattant (160 kg), ils sont également dotés d’un ʺralentisseur stabilisateur extracteurʺ. Cette petite voile stabilisante leur permet d’emporter plus de poids, donc plus de matériel, dans la gaine.

Une dizaine de kilomètres dans les airs

Dernier briefing de l’équipe et direction la zone d’embarquement. Les indices calculés le matin sont essentiels : « Ils donnent au commandant de bord un cap à suivre, des coordonnées et un laps de temps à respecter pour donner le ʺvertʺ de largage », explique l’adjudant-chef David, instructeur à l’ETAP. À 3 500 mètres d’altitude, les soldats se jettent dans les airs. Après quelques secondes de chute libre, sur action du parachutiste, la voile se déploie. Pas le temps de jeter un œil aux cimes enneigées des Pyrénées, les chuteurs s’assurent que tout fonctionne correctement.

« Ce stage nous permet d’intégrer les gestes de saut opérationnel pour qu’ils deviennent des automatismes. Dans la mission, l’important c’est ce qui va ensuite se passer au sol », précise le sergent-chef Romain, du 13e régiment de dragons parachutistes. « L’ISV demande beaucoup de dextérité. Il faut réagir rapidement pour arriver sur objectif, de jour comme de nuit », souligne le sergent Paco, du 1er régiment de parachutistes d’infanterie de marine.

Pendant les 12 minutes que dure le saut, l’équipe progresse sous voile. Les commandos parcourent plus d’une dizaine de kilomètres dans les airs pour atterrir dans la zone prévue. Après cette phase d’infiltration, leur mission sur terre commence. « Ce stage demande beaucoup de rigueur et d’attention. Les stagiaires doivent apprendre à s’adapter rapidement à ce moyen de mise en place sur objectif », explique le lieutenant Arnaud, chef de la brigade de formations spécialisées de l’École des troupes aéroportées (ETAP).

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