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L’école du désert de Djibouti : terrain d’exercice idéal pour être formé au combat en milieu extrême

Texte : ASP Romane THORY

Publié le : 13/04/2023 - Mis à jour le : 20/04/2023.

Plus de 1 200 soldats passent chaque année par l’école du désert. 70 % de cette préparation opérationnelle reposent sur le développement des forces morales, le tir et le combat interarmes. Menée au plus près de la population, elle se distingue par l’effort porté sur le partenariat avec les forces armées djiboutiennes, l’interopérabilité avec les forces partenaires et par son caractère interarmes.

Des hauteurs d’Arta à son littoral, dans la vallée de Koron comme dans le désert du Grand Bara, les unités du 5e régiment interarmes d’outre-mer (5e RIAOM) s’entraînent quotidiennement. En alerte permanente, elles doivent être prêtes à intervenir sur court préavis et agir dans le milieu désertique et semi-montagneux caractéristique de Djibouti. L’"école du désert" offre un terrain d’exercice idéal pour être formé au combat en milieu extrême où le thermomètre avoisine souvent les 50 degrés С. Un creuset parfait pour tout soldat engagé dans la corne de l’Afrique.

Cette structure se compose elle-même de trois écoles : l’école de poste ʺmétierʺ, l’école de poste ʺmilieuʺ et enfin, l’école de poste ʺinterarmesʺ. Pendant leur mission à Djibouti, les militaires affectés au 5 de Guerre éprouvent leurs forces physiques et morales par un passage dans ces trois écoles ainsi qu’au Centre d’entraînement au combat et d’aguerrissement au désert (CECAD). La fin de ce parcours est marquée par l’obtention du brevet de l’école du désert : il sanctionne le dépassement de soi, la réussite individuelle et collective. L’école de poste métier marque le début du mandat de chacune des unités.

« Un lien singulier »

Une fois aguerris, deuxième étape pour les marsouins : l’école de poste milieu. Elle permet de s’approprier et de développer la connaissance du territoire djiboutien. Cet aspect est caractéristique du travail mené dans la région. En lien avec les Forces armées djiboutiennes (FAD), des patrouilles nomades sont menées sur plusieurs jours, mêlant entraînements opérationnels conjoints et actions solidaires tournées en priorité vers la jeunesse locale, le sport et la culture.

 « Le succès de cette coopération quotidienne est en partie dû au lien singulier qui unit militaires français et djiboutiens. Cela se concrétise par une compréhension au quotidien des besoins, des cultures, mais aussi de la réalité de leur engagement opérationnel, comme par exemple en Somalie, pour pouvoir s’y adapter au mieux », assure le caporal-chef Ludovic.

Adjoint de la cellule secourisme du régiment, ce dernier travaille avec les primo-formateurs djiboutiens pour faire évoluer les formations de sauvetage en combat. Ici, le partenariat militaire prend différentes formes (mise en œuvre des explosifs, combat corps à corps, tir à longue distance, etc.). Le 5e RIAOM encadre chaque année plus de 70 détachements d’instruction opérationnelle, au profit des FAD, des forces de sécurité intérieure djiboutiennes, mais aussi des forces partenaires de la zone de responsabilité permanente des Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj).

À flanc de falaise

Point d’orgue de l’école du désert : l’école de poste ʺinterarmesʺ. L’opportunité pour les militaires de mettre en application leurs compétences métier dans un environnement interarmes et interarmées complet. Pendant dix jours, les combats motorisés s’enchaînent de jour comme de nuit aux ordres de leur commandant d’unité dans les oueds et le désert du Qaid. Ils se frottent au CECAD et à la paroi mythique surnommée "La voie de l'inconscient", un parcours d'obstacles chronométré à flanc de falaise. Les sous-groupements à dominante infanterie ou cavalerie sont renforcés par les appuis artillerie, génie et aéromobiles offerts par le 5e RIAOM.

Cet exercice tactique et de synthèse permet de restituer les connaissances accumulées. Ils profitent d’un équipement complet et moderne, notamment en système d’information au combat Scorpion (SIC-S). À Djibouti, les soldats sont rompus à l’interarmes, à l’interarmées et à l’interopérabilité grâce à une doctrine alliant préparation opérationnelle et coopération, que chacun d’entre eux a déjà, ou est sur le point d’expérimenter.

Le saviez-vous ?

Les forces françaises stationnées à Djibouti comprennent, en plus du 5e RIAOM, une composante aérienne équipée de quatre Mirage 2000-5, d’un avion tactique de transport CN235 et de trois hélicoptères de recherche et sauvetage Puma. Une base navale assure l’escale des bâtiments entre la mer Rouge et le golfe d’Aden et l’entraînement amphibie du 5 de Guerre.

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