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Le groupement commando Barkhane parfait sa coordination avant sa projection au Sahel

Texte : LTN Stéphanie RIGOT

Publié le : 18/05/2022 - Mis à jour le : 10/07/2022.

Durant cinq semaines, le groupement commando de Barkhane a réalisé sa phase de mise en condition finale avant sa projection au Sahel. L’occasion de parfaire la coordination entre les échelons et d’améliorer sa capacité de réaction dans des conditions tactiques exigeantes.

Dans le Tarn-et-Garonne, une ferme abrite près d’une centaine de soldats d’élite. Issus de la 11e brigade parachutiste (11e BP) et de la 2e brigade blindée (2e BB), ils forment le groupement commando de Barkhane. Jusqu’à la fin de l’année 2020, en bande sahélo-saharienne, les groupements commandos parachutistes (GCP) et montagne opéraient seuls dans leur spécialité. Depuis, les groupements d’aide à l’engagement (GAE) complètent le dispositif. Cette force de réaction rapide opérative intervient sur court préavis.

Après cinq semaines de préparation, c’est l’heure de la synthèse finale pour le groupement commando, fin février. Planification des missions, gestion des blessés amis et ennemis, harcèlement des groupes armés terroristes (GAT), la séquence finale s’annonce dense. Durant trente-six heures, les soldats empêchent l’ennemi d’attaquer une base de la force partenaire et assurent la progression, sans incident, d’un convoi vers une nouvelle emprise. « La fluidité au sein du groupement est essentielle pour permettre une remontée d’informations rapide et décider des actions efficaces contre l’ennemi », explique le lieutenant-colonel Bertrand, chef du groupement commando.

Après plus de cinq mois de préparation opérationnelle pour les commandos blindés, leur chef, le capitaine Lionel, connaît bien ses hommes, triés sur le volet. Sur deux cents soldats sélectionnés, une trentaine est retenue. « Les meilleurs cadres de la 2e brigade blindée sont avec nous. C’est un atout précieux pour le sous- groupement », assure Lionel.

Une coordination fine

En territoire hostile, ces soldats sont capables d’opérer plusieurs jours en autonomie et de chasser l’ennemi dans une profondeur tactique de plusieurs dizaines de kilomètres. Lors de l’exercice de synthèse, ils empêchent l’adversaire de se réapprovisionner et d’avoir accès à ses refuges. Après une phase d’infiltration à pied, les soldats du GAE-blindé mettent en place une embuscade. Quelques kilomètres plus loin, les GCP opèrent dans une autre zone. Chaque sous- groupement étudie la mission et l’articulation tactique de l’autre. « Chacun a sa zone d’intérêt et son axe. Une coordination fine est nécessaire pour ne pas déséquilibrer la manœuvre », explique le chef des commandos blindés.

« Ils sont prêts »

« On essaie en permanence de tromper l’adversaire pour qu’il ne devine pas qu’une action particulière va se jouer », précise le capitaine Enzo, chef du sous-groupement des commandos parachutistes. Dans la nuit, les incidents se multiplient. Un peu avant minuit, Enzo reçoit un message du centre opérationnel. Un pick-up et quatre hommes armés installant un mortier, ont été repérés par le drone. Le groupe se rend immédiatement sur place. L’ennemi est là. Les commandos sont pris à partie et ripostent. En quelques minutes, les assaillants sont neutralisés. « Je n’ai aucun doute sur le niveau de mon sous-groupement. Je sais qu’ils sont prêts », affirme Enzo.

Les événements se poursuivent jusqu’à ce que le convoi arrive sans incident à destination. En fin de matinée, un ordre de conduite émane du centre opérationnel. Les commandos ont trente minutes pour planifier une opération d’évacuation de ressortissants. « Une relation de confiance s’installe entre le centre des opérations et les sous-groupements. Chacun doit avoir une vision claire de ce que les autres réalisent », expose le lieutenant-colonel Bertrand. À quelques semaines du départ en opération extérieure, les derniers ajustements s’opèrent. 

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