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La formation sur le Serval, un concentré de technologie

Texte : CNE Eugénie LALLEMENT

Publié le : 13/04/2023 - Mis à jour le : 26/04/2023.

De fin février à mi-mars, 8 sous-officiers et 16 militaires du rang du 3e régiment parachutiste d’infanterie de Marine ont suivi les stages respectifs instructeurs et primo-pilotes Serval à Mourmelon. Un pas de plus vers la transformation Scorpion pour cette unité première à percevoir les blindés.

« Attention freinage d’urgence ! », prévient le sergent-chef Nicolas du 3e régiment parachutiste d’infanterie de Marine (3e RPIMa), au volant de son véhicule de 17 tonnes flambant neuf. Avec un équilibre remarquable, le colosse s’arrête quelques mètres plus loin. À ses côtés, son formateur, reconnaissable à sa casquette rouge de protection, veille à la bonne exécution de la manœuvre.

Comme 7 autres de ses camarades, le sous-officier suit pendant 4 semaines, la formation instructeur Serval, à Mourmelon. Celle-ci se déroule simultanément à celle des primo-pilotes, dispensée durant 3 semaines pour 16 militaires du rang. Le 3e RPIMa est la première unité à être dotée du véhicule blindé Serval.

L’adjudant-chef Jimmy, chef du stage et du Centre de formation et de perception unique du Serval (CFPU), encadre les 2 sessions avec son équipe. Il explique : « Le tronc commun mêle cours théoriques et pratiques. Les instructeurs bénéficient d’une semaine supplémentaire autour du poste de tireur et du tir, que les pilotes n’ont pas ». L’objectif : s’approprier le véhicule et acquérir le maximum de connaissances pour qu’à leur retour au régiment, ils puissent à leur tour dispenser l’instruction aux futurs pilotes.

Plus maniable que le VAB

La formation instructeur se déroule sur 4 semaines. La première est consacrée aux caractéristiques du véhicule et au poste de pilotage, la deuxième est dédiée à la conduite sur route et tout-terrain, la troisième est spécifique au poste de tireur et permet d’expérimenter les tirs au calibre 12,7 mm. Le stage se clôture enfin par l’environnement du Serval et ses équipements communs Scorpion comme le tourelleau et par la restitution pédagogique.

Pour suivre l’instruction, les stagiaires doivent être sous-officiers titulaires du brevet militaire de 2e niveau, avoir leur permis poids-lourd et être en principe pilote sur véhicule de l’avant blindé (VAB). C’est le cas du sergent-chef Nicolas. Concentré sur le parcours de maniabilité, il commente : « Ce type de parcours jalonné de plots permet la prise en compte du gabarit du Serval. Sur cet exercice, les principales contraintes sont les angles morts ». La conduite d’accoutumance permet quant à elle de tester la réactivité de l’engin et de découvrir les sensations à travers le freinage d’urgence ou les virages serrés par exemple.

Les impressions autour du blindé sont unanimes : plus maniable que le VAB, grâce notamment à la direction assistée, plus moderne aussi, avec son concentré de technologie et d’électronique, et la présence d'un tableau de bord numérique.

29 Serval pour le régiment

Pour accompagner les stagiaires dans la maîtrise de l’engin, une dizaine de personnes du CFPU s'occupent de l’instruction. Tous ont été formés au préalable auprès des industriels de Nexter. À la fin de chaque semaine, une évaluation est effectuée. Les notes sont déterminantes pour valider l’obtention du stage. Une fois cette formation en poche, les 16 militaires du rang et les 8 sous-officiers se chargeront de conduire à Carcassonne, les 20 Serval sur 29 prévus pour le régiment, afin de s'entraîner rapidement en manœuvre. Les autres suivront en 2024.

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