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Exercice Strasbourg : tester les chaînes de commandement

Texte : 2e brigade blindée

Publié le : 15/06/2022 - Mis à jour le : 24/06/2022.

L’exercice hors terrain militaire dénommé Strasbourg a rassemblé plus de 600 militaires et 160 véhicules de la 2e brigade blindée du 15 au 19 mai dans la région de Lunéville. Il avait pour objectif principal d’entraîner et de tester les capacités de résilience des chaînes de commandement.

L’arrivée des « soldats de Leclerc » surgissant en véhicules blindés dans le Lunévillois n’est pas passé inaperçue tant le format de cet exercice est inédit. Se déroulant dans la campagne entre la Meurthe-et-Moselle et les Vosges, il a permis aux habitants curieux d’échanger quelques moments de vie avec les militaires de la 2e brigade blindée (BB).

Au-delà de ces rencontres inattendues, l’exercice Strasbourg a pour objectif de tester les chaînes de commandement de la brigade et des régiments sous un format nouveau sous blindage, mobiles et avec des postes de commandement (PC) miroirs. Un poste de commandement miroir permet le dédoublement de la capacité de commandement d’une entité, qu’il s’agisse du PC d’un régiment ou de la brigade. La continuité de la chaîne de commandement est indispensable à la poursuite des opérations militaires.

Le général Vincent Giraud, commandant la 2e brigade blindée et gouverneur militaire de Strasbourg, affirme que le dédoublement du PC permet « de la redondance, de la résilience et une organisation de travail plus efficace pour donner notamment la continuité à la chaîne de commandement ». En dédoublant ainsi les PC, le commandement est assuré et l’action de la brigade peut poursuivre de façon pérenne et sécurisée.

Le bureau des systèmes d’information et de communication (SIC) de l’état-major de la 2e BB, ainsi que la 2e compagnie de commandement et de transmissions (2e CCT) ont travaillé de concert afin d’améliorer et de mettre en place ce dédoublement de PC sur une étendue de plusieurs centaines de kilomètres. De premiers essais encourageants avaient été obtenus au cours de l’exercice Argentan, à Illkirch-Graffenstaden en février 2022.  

Après quelques ajustements, le système retenu « est un système où nous avons deux PC identiques qui commandent à tour de rôle », résume le colonel Lemerle, chef d’état-major de la 2e BB. Lorsque le PC 1 est compromis, il change de position et l’autorité de commandement est ˝basculée˝ au PC 2. Durant l’exercice Strasbourg, 11 bascules ont ainsi été effectuées. Au dernier jour de l’exercice, le transfert d’autorité a été réalisé en moins d’une heure, ce qui représente une véritable prouesse.

Comme sur un échiquier, lorsqu’une pièce importante est en danger, il faut l’écarter de la menace, mais aussi anticiper les mouvements de l’adversaire. Anticiper, c’est justement la mission du lieutenant-colonel Olivier, chef du bureau manœuvres futures. Son rôle consiste à se mettre à la place de l’ennemi et tenter d’anticiper le prochain mouvement, ce qui donnera l’avantage dans l’affrontement des volontés dans le cadre de la haute intensité. Anticipation, réflexion et action.

Des systèmes d'informations ultra-modernes... aux moyens dégradés

Sur le terrain, l’état-major de la ˝brigade Leclerc˝ n’est pas seul. Il est en contact régulier avec ses unités subordonnées et avec la 3e division. Assurer le maintien de cette liaison est le rôle du bureau SIC. Que ce soit par radio ou par satellite, les systèmes d’information doivent in fine permettre l’échange d’informations numérisées entre tous les correspondants de la brigade, subordonnés ou supérieurs. Cet échange d’informations entre les différents niveaux de commandement s’appuie sur des systèmes d’information ultra-modernes tout droit issus du programme Scorpion.

 

La préparation à la haute intensité passant également par l’entraînement avec des moyens dégradés, l’état-major de la 2e BB s’est préparé à affronter un adversaire avec des moyens de communication et numériques très réduits. On s’appuie alors sur des cartes en papier et les transmissions d’ordres sont assurées par des estafettes se déplaçant discrètement en "petit véhicule protégé" à travers le Lunévillois.

À bonne distance du premier poste de commandement de l’état-major de la 2e brigade blindée se trouve le bataillon de protection (BATPROTEC), chargé d’assurer la protection des déplacements. Il est composé exclusivement de réservistes. À l’issue d’une première bascule de PC, une alerte chimique (fictive) est annoncée, et près de 20 réservistes se retrouvent soudain face à une menace NRBC (nucléaire, radiologique, biologique, chimique), sans perte de temps, les voilà tous revêtus de leur ANP-VP.

Ces réservistes – dont certains viennent tout juste de s’engager –  assurent leurs fonctions dans des conditions exigeantes, mais nécessaires pour être bien préparés. En fin d’exercice, le général Giraud a dressé un bilan très positif et a souligné les apports de l’entraînement, qui a « permis une fluidité très importante dans le commandement ».

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