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Exercice Durance

Combat blindé dans les Hautes-Alpes

Texte : SLT Najet BENZIRAR

Publié le : 12/10/2022.

Le 4e régiment de chasseurs s’est déployé dans la vallée de la Durance et la région de Gap du 5 au 9 septembre. Quatre cents chasseurs et une cinquantaine de véhicules ont été engagés dans un exercice inédit. Cet entraînement de rentrée haut en relief a allié actions de renseignement et combat en milieu montagneux, une manoeuvre interarmes et interarmées.

Le capitaine Marc et ses hommes atteignent les arêtes de Chabrières après plusieurs heures d’infiltration à pied. Sur leur dos, un sac de 25 kg comportant tout le matériel de montagne et l’autonomie logistique. À plus de 2 500 m d’altitude, le chef scrute l’horizon. Sa mission : renseigner sur l’ennemi manoeuvrant en contrebas.

Plus au Nord, deux escadrons blindés s’emparent d’un carrefour-clé entre deux vallées. Combinant l’action de pelotons embarqués et celle de détachements débarqués, ils exploitent les reliefs pour surprendre l’ennemi.

Avec cet exercice, déroulé du 5 au 9 septembre, l’état-major du 4e régiment de chasseurs (4e RCh) teste les compétences tactiques de ses unités dans le domaine du combat blindé en zone montagneuse. « La singularité du régiment repose sur une double identité de cavalier et de montagnard, explique le colonel Philippe de Tanouarn, chef de corps du 4e RCh. Le terrain accidenté brise les standards du combat blindé générique et impose des entraînements spécifiques. Dès lors, l’intérêt premier de l’exercice Durance est d’éprouver les compétences des cavaliers des cimes .

« Prendre en compte le relief »

Débouchant de la citadelle du Mont-Dauphin, les chasseurs se confrontent à un environnement ardu, constitué d’une succession de vallées à reconnaître et de sommets à conquérir. La montagne, indomptable, impose d’adopter des schémas tactiques innovants et d’expérimenter de nouveaux procédés avec les capacités inédites offertes par les quads. Les vallées de Crévoux et des Orres constituent les premiers objectifs à conquérir et font l’objet de manoeuvres associant assauts par les hauts et exploitations blindées par les bas.

Après trois jours de combat, incluant la mise oeuvre d’équipements de passage pour les franchissements en haute montagne, le groupement tactique interarmes (GTIA), appuyé par les Rafale de Landivisiau et les hélicoptères du 3e régiment d’hélicoptères de combat d’Étain, s’empare du village d’Ancelle, perché à 1 300 mètres tenu par un adversaire doté de l’arme chimique.

Entre terrain escarpé et espace urbain, les équipages blindés éprouvent leurs savoir-faire : « Le plus difficile lorsque l’on tire à l’AMX-10RCR en montagne est de réussir à prendre en compte le relief et les variations de courbes de niveaux » confie le brigadier-chef Ali.

Après cette première séquence, le 2e régiment de Dragons déploie trois chaînes de décontaminations spécifiques pour les soldats, les blindés et le matériel du groupement.

La complexité du milieu urbain

L’exercice se termine dans les rues de la ville de Gap. Après une approche en terrain montagneux, le GTIA s’empare du noeud urbain pour tenir pleinement la vallée de la Luye. Dans sa fuite, l’ennemi décide de perpétrer une prise d’otages.

Une course contre la montre s’engage alors avec les services de la préfecture, qui active sa cellule de crise et engage le service départemental d’incendie et de secours, le Samu et les forces de police. Alors que les chasseurs déploient un cordon de sécurité, un hélicoptère survole la zone et appuie l’intervention des équipes spécialisées.
 

« Les escadrons s’exercent à maîtriser la complexité du milieu urbain où se mêlent population civile, infrastructures ures modernes et un danger omniprésent. Cet espace bien que différent de la montagne, impose des schémas tactiques parfois similaires » analyse le lieutenant-colonel Geoffroy, chef du bureau opérations – instruction du 4e RCh. Volontaire, le régiment se tient prêt à un an de la coupe du monde de rugby et à deux ans des Jeux olympiques.

Le saviez-vous ?

Le 4e RCh est l’unique régiment de cavalerie blindé de la 27e brigade d’infanterie de montagne.

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