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Brilliant Jump et Cold Response : 3 200 soldats français s’exercent en Norvège

Texte : SLT Laurice BOLLMANN

Publié le : 18/05/2022 - Mis à jour le : 08/07/2022.

Au sein de la brigade de tête de la NRF 22, le lieutenant Jean -du 1er régiment d’infanterie- et sa section ont participé aux exercices Otan et interalliés Brilliant Jump et Cold Response du 28 février au 1er avril 2022. Du déploiement à l’entraînement en Norvège, il revient sur cette expérience.

À 25 ans, le lieutenant Jean participe, pour la première fois, à un exercice interallié. Sa compagnie, du 1er régiment d’infanterie (Sarrebourg) est placée, ainsi que la compagnie d’appui du régiment, sous le commandement du 3e régiment de hussards (Metz). Ce GTIA constitue le Light Armored Battalion de la brigade placée sous le commandement de la brigade franco-allemande (BFA).

Subordonnée au CRR-FR qui arme le commandement de la composante terrestre, cette brigade intègre également un GTIA mené par le 13e bataillon de chasseurs alpins mais aussi des bataillons polonais, portugais et espagnols. Le lieutenant Jean s’est préparé avec ses hommes, dans des conditions grand froid : « En janvier, j’étais au GAM avec ma section. On applique en Norvège ce qu’on a appris en aguerrissement ou dans les camps d’entraînements nationaux ».

Créer des fausses traces

Après une projection avec le matériel, réalisée en cinq jours, la préparation finale s’est concrétisée par des séquences de tirs d’armes de nouvelle génération comme le missile moyenne portée, ou de tirs coordonnés. « Avec ma section, nous avons réalisé une séquence de tir avec une compagnie d’infanterie motorisée polonaise et des chars espagnols. » 

L’armée norvégienne a également prodigué des formations à la conduite sur glace et sur les conséquences du milieu sur les savoir-faire tactiques de base, dont la dissimulation, la diversion, la confection de postes de combat. « Nous avons appris à utiliser les traces dans la neige, c’est-à-dire à laisser volontairement une trace que l’ennemi va suivre pour l’attirer dans une embuscade, ou bien à créer des fausses traces et à camoufler les vraies pour induire l’ennemi en erreur ».

Un entraînement de haute intensité

Il est environ 10 h, il fait encore -8°C et le lieutenant Jean progresse dans le paysage enneigé de Nordhagen à deux heures au nord d’Oslo, avec sa section d’infanterie montée sur Griffon et VAB. Cela fait près de 10 jours qu’ils opèrent jour et nuit, face au fameux bataillon norvégien Telemark, qui “joue à domicile”. Après une phase défensive contre les unités norvégiennes simulant l’ennemi, les forces alliées passent à l’offensive. « Hier, nous avons voulu leur infliger un maximum de pertes. Ce matin, je suis en reconnaissance vers le sud, pour m’emparer d’un aéroport essentiel pour les flux logistiques ennemis », explique le lieutenant Jean.

Après plusieurs nuits très courtes, la section est prête à relancer la progression au coude à coude avec l’escadron AMX10RC du 3e RH. L’exercice présente une occasion en or de travailler sans discontinuer des combinaisons tactiques infanterie-cavalerie sur un terrain difficile et contre un adversaire très agile. « C’est la première fois que ma section réalise une synthèse de combat en haute intensité aussi longue. » Un très bon aguerrissement donc puisque « cela correspond à deux Centac d’affilée », précise le lieutenant.

Prendre l’ascendant

L’armée norvégienne disposant d’une grande aptitude à la manœuvre sur son propre terrain, que ce soit à pied, en blindés ou en motoneige, les unités françaises s’adaptent. « Nous avons été très surpris par la grande mobilité tactique des Norvégiens, nous avons donc redoublé d’inventivité ». Au sein des GTIA français, SICS accroît la fluidité, la précision de la coordination pour gagner l’adversaire de vitesse et se trouver en position de force au moment de la prise de contact. Puis, le combat débarqué permet de s’infiltrer dans la profondeur et de déstabiliser l’adversaire là où il se pense en sûreté. « C’est comme ça que nous avons contré les manœuvres norvégiennes. C’est un vrai facteur de satisfaction », conclut le lieutenant.

Le saviez-vous ?

La contribution française comptait une composante maritime à deux bâtiments et un aéronef Atlantique 2, un groupement tactique embarqué de la 9e brigade d’infanterie de marine, mené par le 1er régiment d’infanterie de marine, et la composante terrestre subordonnée au CRR-FR. En complément, un contingent national, composé par le commandement pour les opérations interarmées, le poste de commandement de force logistique, le 511e régiment du train et le 41e régiment de transmissions, assurait le déploiement des systèmes d’information et de communication, ainsi que le soutien logistique des forces françaises.

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