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Capitaine Jean-Baptiste, transmetteur

« Une course contre la montre »

Texte : SLT Pierre YVARS

Publié le : 13/03/2023 - Mis à jour le : 13/04/2023.

Chef du DETSIC au cours de la mission Aigle I en Roumanie, le capitaine Jean-Baptiste du 48e régiment de Transmissions témoigne de cette expérience ʺd’entrée en premierʺ. Déployé dès le mois d’avril 2022, le détachement a permis le raccordement de l’élément de soutien national à un ensemble de services informatiques et téléphoniques.

« En réponse à l’invasion russe en Ukraine, la France a déclenché en Roumanie, un ʺbataillon fer de lanceʺ soutenu par des fonctions-clé : services logistiques et de maintenance, service d’infrastructure de la défense, détachement prévôtal, etc. Ces différentes cellules constituaient un élément de soutien national que le DETSIC (détachement des systèmes d'information et de communication) a raccordé de manière fiable et sécurisée à des services informatiques et téléphoniques. Scalp via Intradef en est un exemple. Il s’agit d’un outil indispensable de gestion des stocks pour le service de l’énergie opérationnelle.

Composé pour la majeure partie de soldats du 48e régiment de Transmissions et renforcé par un administrateur cyber de la 807e CTRS, mon détachement a été déclenché sur court préavis. Nous avons eu deux semaines pour préparer, tester et conditionner l’ensemble des équipements SIC. Une ʺouverture de théâtreʺ reste une expérience rare et enrichissante. Le rôle fondamental des SIC et les conditions d’un tel engagement procurent un sentiment d’excitation et d’incertitude qui imposent l’humilité notamment face aux exigences de la technique.

« Une première pierre à l’édifice »

Dans un premier temps, avec une partie de mes hommes, nous avons été projetés en A 400 M à Constanta, avec un module léger de matériel de transmissions. Les premiers services ont été délivrés en une demi-journée aux têtes de chaîne de l’ESN qui conduisent les opérations de soutien sur place. L'autre partie de mon détachement nous a ensuite rejoint par voie routière avec les moyens plus lourds : antennes satellitaires, moyens radios, serveurs informatiques, éléments actifs de réseau, etc. Intégrés au sein d'un convoi logistique, ils ont relié Agen à Constanta, en parcourant plus de 3 000 km en six jours. Une prouesse, autant logistique qu’humaine.

Il aura alors fallu une semaine environ pour raccorder le reste de l’ESN. Le déploiement des applications métiers et des services dédiés a été une véritable course contre la montre. La situation sur place n’est pas figée et une anticipation des besoins doit alors être menée par des études en liaison avec la nation hôte. Fin juillet, après quatre mois, nous transmettons le relais à nos successeurs. Pour autant, la mission ne s’arrête pas là et le lien reste maintenu. Mon détachement ressent la fierté d’avoir posé la ʺpremière pierreʺ d’un édifice de grande ampleur qui ne cessera d’évoluer. »

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