Commandant Anthony, mission Lynx
« Notre engagement est indispensable »
Texte : ADJ Anthony THOMAS-TROPHIME
Publié le : 13/05/2023.
Chef du détachement français sur la mission Lynx à Tapa en Estonie, le commandant Anthony, du 4e régiment de chasseurs, livre le vécu de son mandat. Par son récit, il souligne le caractère opérationnel de cette mission menée dans le cadre du renforcement de la posture de dissuasion et de défense de l’Alliance sur le flanc est de l’Europe.
« Quand j'ai appris que je prendrais le commandement du détachement français de la mission Lynx en Estonie, je m’y suis préparé comme pour une opération extérieure. Le poste que j’y ai occupé implique à la fois d’assurer la coordination, le stationnement et la vie courante de la force, l’instruction, avec l’entraînement et le volet opération de défense, et enfin le commandement de la cellule des officiers de liaison.
Insérés au poste de commandement britannique, ils participent à l’amélioration des process, de la conception à la conduite des opérations. Cette interopérabilité avec nos partenaires est un enjeu majeur de la mission. D’ailleurs les Français suivent une programmation répartie en trois axes.
Le principal au profit de la brigade estonienne, avec des exercices de certification comme Bold Hussar ou Winter Camp. Les autres manœuvres sont organisées au sein du Battle group ou à notre niveau. On a par exemple travaillé avec la Defense League, une unité de civils volontaires estoniens, sur la défense territoriale.
La crédibilité de l'Alliance
Chaque semaine, le sous-groupement interarmes français est sur le terrain. Ici, le rythme est presque aussi intense qu’une opération extérieure. Les conditions “grand froid” de ce mandat ont permis d’éprouver les compétences des chasseurs alpins de la 27e brigade d’infanterie de montagne qui armaient le mandat. Leur expertise a été saluée par les unités étrangères, notamment avec l’emploi des matériels adaptés, tels que les véhicules haute mobilité.
Cette mission demeure opérationnelle à bien des égards. Même si la menace n’est pas directe, notre engagement est indispensable car il démontre la crédibilité de l’Alliance, dans le renforcement de sa posture défensive et dissuasive. La montée en puissance se poursuit, avec l’arrivée de la 13e demi-brigade de Légion étrangère et ses Griffon, des matériels de nouvelle génération.
Les connaissances acquises sont transmises à chaque relève, ce qui permet à l’unité montante d’être d’emblée opérationnelle. Cette continuité dans nos efforts est appréciée et fait de la France un partenaire majeur de l’Estonie. »