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Major Guillaume, muté en mission longue durée

« Ma famille au bout du monde »

Texte : CNE Eugénie LALLEMENT

Publié le : 12/09/2022 - Mis à jour le : 01/10/2022.

Après huit ans passés dans le domaine des ressources humaines à Tours, le major Guillaume est muté en mission longue durée en Polynésie française. Un départ inévitable pour ce marsouin. De la réception de l’ordre de mutation à l’arrivée sur place, il raconte cette aventure vécue en famille.

« Un départ en séjour se prépare dès l’annonce de la mutation. Cela demande une organisation et une logistique importante en amont. C’est d’autant plus vrai lorsque l’on est une famille recomposée avec trois enfants. Il s’agissait de ma seconde affectation en outre-mer et de ma première accompagnée.

Grâce au Plan famille, la date est désormais connue au moins cinq mois à l’avance. J’ai reçu l’ordre de mutation pour la Polynésie française en décembre 2020, ce qui m’a permis de lancer rapidement les démarches auprès des déménageurs.

C’est une préparation fastidieuse pendant laquelle il faut continuer à gérer le quotidien et le travail. Une prime d’éloignement est envoyée un à deux mois avant le départ pour couvrir les éventuelles dépenses liées au déménagement.

Nous sommes partis juste après le premier confinement. Avec ma conjointe, elle-même militaire, nous avions préparé psychologiquement les enfants. Partir au bout du monde implique de laisser ses amis et ses proches. L’aîné, âgé de quinze ans, a dû faire un choix : rester en métropole ou partir

L'expérience en vaut la peine

En tant que marsouin, j’ai pu compter sur le réseau des anciens. Le président de catégorie et le parrain sont aussi des contacts privilégiés sur lesquels s’appuyer. Ils m’ont parlé de leur expérience en Polynésie, un territoire assez méconnu.

J’ai aussi reçu un dossier d’accueil par le conseiller “environnement humain“ de ma nouvelle unité : la vie sur place, les démarches à effectuer, etc. Par exemple, le système de sécurité sociale n’est pas le même qu’en métropole et beaucoup de produits ne se trouvent pas sur l’archipel. Il faut donc anticiper les besoins immédiats et ceux sur le long terme. Le prêt d’une caisse “popote“ (caisse de secours à l’arrivée contenant divers ustensiles utiles) permet de dépanner le temps que la caisse maritime arrive.

L’offre de logement a évolué avec le plan Famille. Par exemple, un célibataire géographique peut bénéficier désormais d’un hébergement pouvant accueillir sa famille. L’antenne Défense Mobilité accompagne le conjoint dans son nouvel environnement.

En Polynésie, beaucoup se mettent à leur compte. Les secteurs de la santé, de l’hôtellerie, du tourisme ou de l’esthétisme fonctionnent bien. Une fois toutes ces questions réglées, l’expérience en vaut la peine. L’accueil est incomparable sur l’île : colliers de fleurs et ukulélés à l’aéroport. Le départ dans un an sera aussi émouvant »

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