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Adjudant-chef Alexandre, expert réinsertion

« Guider les blessés pas à pas »

Texte : ADJ Anthony THOMAS-TROPHIME

Publié le : 10/06/2022 - Mis à jour le : 01/10/2022.

Depuis un an, l’adjudant-chef Alexandre travaille au pôle réinsertion de la Cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre. Il accompagne les militaires blessés psychiques dans leur parcours de recherche d’emploi. Un poste qui demande de la proximité avec eux mais aussi de la pédagogie pour les entreprises dans lesquelles ils sont en immersion.

« J’ai rejoint le pôle de réinsertion de la Cellule d’aide au blessés de l’armée de Terre (Cabat) en 2021. Je guide les blessés dans leur réinsertion professionnelle, qu’ils peuvent entreprendre après accord de leur médecin. Cette étape est un moment clé dans le parcours de reconstruction. De l’adaptation professionnelle à leur réforme, je les suis, pas à pas. Cela implique une grande proximité avec eux, ce qui rend ma mission passionnante.

Dans un premier temps, j’organise le module d’information, de coordination et d’accompagnement. Un rendez-vous au cours duquel je peux connaître les projets professionnels de la personne suivie et lui communiquer ses droits. Plusieurs choix s’offrent à elle : suivre une formation en passant par le pôle Défense mobilité ou bénéficier du processus de réinsertion socio-professionnelle Oméga mis en place par la Cabat en 2015.

Ce dispositif vise à soutenir le militaire blessé en lui permettant de trouver sa voie grâce à des stages en immersion en milieu professionnel. Après avoir choisi la société dont il souhaite découvrir le métier, le blessé demande un premier entretien pendant lequel il explique sa situation

Aucun n'est laissé de côté

Parler de sa blessure invisible à un inconnu est une épreuve. Nous lui conseillons d’être bref et de ne pas trop entrer dans les détails. Ensuite je prends le relais auprès des structures pour leur apporter les informations administratives complémentaires et les sensibiliser sur le stress post-traumatique. Dans la majorité des cas, les entreprises sont enclines à accepter grâce au lien armée-nation et aux valeurs véhiculées par l’institution.

Une fois la convention signée je reste disponible pour elles et les blessés dont je prends régulièrement des nouvelles. Aucun n’est laissé de côté. J’ai été soldat, chef de groupe, président des sous-officiers, mon expérience acquise au sein des troupes de marine facilite les échanges avec les blessés. Je consigne chaque entretien pour actualiser les cent vingt dossiers dont j’ai la charge.

Ici, pas de jugement ni de quota à respecter. L’aide est personnalisée. Durant la pandémie, si certaines entreprises ont dû cesser leurs activités, nous sommes restés en relation avec les militaires pour les soutenir. Aussi prenant que gratifiant, ce métier me correspond car j’ai toujours eu plaisir à travailler avec et pour les autres. Du comptoir du bureau RH de mon ancienne compagnie pour aider mes camarades, à mon poste à la Cabat pour aider nos blessés. »

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