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Lieutenant-colonel ® Patrick

« Atténuer le choc »

Texte : CNE Anne-Claire PÉRÉDO

Publié le : 24/09/2022 - Mis à jour le : 01/10/2022.

Après quarante ans de carrière au service de l’armée de Terre, le lieutenant-colonel ® Patrick a décidé de poursuivre son engagement. Il est aujourd’hui réserviste au Centre national des sports de la Défense où il officie comme chef de cabinet. Un choix, voire un besoin, qu’il partage avec TIM.

Mon colonel, vous insistez beaucoup sur le rôle de vos chefs et de vos subordonnés dans le déroulement de votre carrière...

 

Mon parcours s’est construit sans stratégie. Je dois beaucoup à mes chefs qui ont pris des risques en me choisissant. Appelé du contingent en octobre 1980 à l’âge de 19 ans, j’ai été nommé chef de peloton dans le domaine du combat blindé. C’était l’époque du service militaire. J’ai découvert l’esprit fraternel de l’armée et apprécié le caractère bienvaillant du commandement. J’ai ensuite été encouragé à poursuivre mon engagement.

J’ai rejoint le service actif en 1981 et vécu une première partie de carrière au sein des forces : 12e régiment de cuirassiers, 4e régiment de cuirassiers, 507e régiment de chars de combat. En 1993, j’ai choisi de rejoindre la spécialité ʺentraînement physique militaire et sportifʺ et achevé mon parcours au sein des ressources humaines de l’armée de Terre à partir de 2011.

Vos attributions à la Direction des ressources humaines de l’armée de Terre vous ont conduit à vivre la baisse puis la remontée des effectifs. Quel regard portez-vous sur ces deux événements marquants  ?

On ne participe jamais de gaîté de cœur à la dissolution d’une compagnie ou pis, d’un régiment. Puis le pic de recrutement dans l’armée de Terre en 2016 a bouleversé les équilibres RH se traduisant par un fort rajeunissement de la ressource. Cela a nécessité d’aménager les cursus de son personnel et d’adapter les processus de gestion pour rétablir la situation et fidéliser davantage.

À ce titre, je suis convaincu du rôle à jouer par les anciens dans l’accompagnement et l’accomplissement des plus jeunes au sein de notre institution. Moi-même j’ai toujours cherché à transmettre ce que l’on m’a donné.

Servir au sein de la réserve vous permet-il de répondre à ce besoin ?

 

La réserve était une piste envisagée de longue date pour atténuer le choc que j’appréhendais en fin de parcours militaire. Cette option s’est affirmée alors que je servais dans un emploi où j’étais confronté aux problématiques de déficit et de fidélisation de la RH. Je tiens aujourd’hui la fonction de chef de cabinet auprès du général commandant le Centre national des sports de la Défense (CNSD).

Je gère son agenda et fait en sorte que celui-ci soit réalisable. Au-delà de cette fonction, je pense pouvoir dire que mon expérience est une plus-value. Même si ce poste exigeant doit être tenu par un militaire d’active, je me sens utile. Le CNSD est ma seconde maison mère : j’ai côtoyé et parfois commandé une partie des officiers et sous-officiers sport qui y servent, et œuvré au développement du domaine EPMS. Je suis convaincu que rejoindre la réserve était le bon choix.

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