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Un stage de parapente pour les blessés de l'armée de Terre

Texte : CNE Justine de RIBET

Publié le : 16/12/2022 - Mis à jour le : 04/01/2023.

La cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre accompagne les blessés sur le chemin de la reconstruction. Parmi toutes les activités, elle propose le stage ʺEnvolʺ. Celui-ci allie la pratique sportive du parapente à des ateliers d’accompagnement psychologique. L’objectif est de faciliter la reprise de confiance, contrôler le stress et favoriser la découverte de soi. Équipé de sa voile, TIM était aux côtés des blessés.

Le soleil est perché dans un ciel avare de nuages, les montagnes dominent Gréolières dans les Alpes. Un léger vent caresse le visage des cinq élèves de l’école de parapente "Voyageurs du Ciel". Lunettes sur le nez, casque vissé sur la tête, sourire aux lèvres, ils écoutent attentivement le moniteur. Ils répètent les gestes avec minutie. Ces parapentistes en herbe sont tous des blessés psychiques de l’armée de Terre. Ils prennent part à la troisième édition du stage ʺEnvolʺ proposé par la cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre (Cabat).

Pendant dix jours, ils ont pratiqué cette activité sportive combinée avec des ateliers en pleine nature menés par Céline, psychothérapeute. Ces univers différents concourent à développer la concentration, la gestion du stress et des émotions. « La maîtrise du parapente n’est pas l’objet majeur du programme dont le but est la reconnexion à soi via le sport, les moments de partage et la méditation, explique le commandant Alexandre chef du pôle blessés, à la Cabat. À la fin, chacun comprend qu’il a les ressources nécessaires pour réussir. Tous développent des capacités d’adaptation transposables dans d’autres circonstances ». Ici, il y a un temps pour tout. L’emploi du temps s’adapte aux envies des participants dont fait partie Stéphanie.

Se focaliser

Accrochée à une branche d’arbre, installée dans la sellette de son parapente, Stéphanie ferme les yeux. Elle se laisse porter par la voix de Cédric, responsable de l’école. Ils sont en pleine séance de visualisation. « En face de toi, le château de Cipières. Sur la droite, la zone de poser. On s’approche. Profite de l’instant. Commence à freiner doucement et à te préparer pour l’atterrissage », lui chuchote le moniteur. Stéphanie ouvre les yeux : « J’y étais ! ».

Quelques jours plus tard, elle remonte la petite colline de la pente école avec un grand sourire. Stéphanie vient d’effectuer son vol biplace avec Alain, son co-pilote. « Il m’a laissé gérer dès le décollage. J’avais un stress positif. Je me suis concentrée, je suis tellement heureuse d’avoir vécu et partagé ce moment ». Ce stage lui apporte beaucoup. Grâce aux séances et aux ateliers avec Céline, Stéphanie a appris à respirer, à gérer son stress dans les situations de crise. Avant, lire plus de quatre lignes sans s’éparpiller était difficile.

Aujourd’hui, elle arrive à se focaliser sur un objectif. « Je remercie la Cabat et Terre Fraternité qui mettent en place des activités pour nous redonner confiance. Ils sont des piliers sur le chemin de la reconstruction, raconte Stéphanie. Ces stages voient aussi le jour grâce à des gens comme Céline et Cédric. »

Vivre le moment présent

Céline, psychothérapeute de profession et Cédric, son époux, ont décidé de créer une activité sur mesure pour les blessés de l’armée de Terre. Après le visionnage d’un reportage sur les bienfaits de la plongée mêlée à des activités de méditation, c’est le déclic. À l’issue d’un premier contact avec la Cabat, suivi d’un audit, une session prend forme en septembre 2021. « Je voulais sortir de mon bureau et proposer mon aide différemment, explique Céline. Avec Cédric, nous avons allié métier et passion au service des blessés. »

Le rythme des dix jours est soutenu mais il est porté sur la convivialité, l’entraide et le partage. Ici, ils réapprennent à vivre le moment présent. « J’ai pris conscience que je n’étais pas seule, ajoute Stéphanie. On partage les mêmes symptômes. On se guide et on s’aide mutuellement ». Dès la fin du stage, elle s’envolera pour une immersion professionnelle à l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre grâce au projet Omega. Le commandant Alexandre conclut : « La symbolique du parapente est à l’image de ce stage : s’envoler, donner le cap et reprendre les commandes de sa vie par le biais du sport et de la nature ».

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