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Ukraine : une coalition pour l'avenir

Texte : Aspirant Augustin PLANTUREUX

Publié le : 30/06/2024. | pictogramme timer Temps de lecture : 5 minutes

En janvier dernier, la France a pris la direction de la coalition “Artillerie pour l’Ukraine”. Il s’agit d’une des 9 coalitions capacitaires majeures définies par l’“Ukraine Defense Contact Group”, qui rassemble 54 nations. Son but : répondre aux besoins urgents de l’artillerie ukrainienne et la rendre interopérable, à plus long terme, avec les forces de l’Otan.

Un contre six : c’est le rapport du nombre d’obus tirés entre l’Ukraine et la Russie. Cette situation justifie le besoin de montée en puissance de l’artillerie ukrainienne, auquel répond la coalition artillerie. « L’artillerie est un domaine d’excellence de la France, sur les plans opérationnel et industriel », affirme le général de division Jean-Michel Guilloton, à la tête de cette coalition depuis le 18 janvier. 

Deux raisons légitiment la place de la France à ce poste : la première est l’expertise opérationnelle de l’armée de Terre dont l’artillerie est l’un des fleurons, la deuxième est la capacité industrielle de groupes comme Nexter-KNDS qui ont su augmenter significativement leurs moyens de production afin de répondre au besoin opérationnel. 

Cette coalition artillerie sol/sol, dont les États-Unis assurent la codirection, est organisée en 4 sous-groupes : systèmes d’armes, munitions, environnement (innovations, outil de commandement) et formation. Ces missions répondent à des besoins aux temporalités très différentes, avec l’objectif immédiat de soutenir la défense ukrainienne, tout en construisant dès maintenant une artillerie moderne aux standards occidentaux

12 000 soldats ukrainiens formés par la France

 « Cette coalition est un réceptacle de bonnes volontés, on y trouvera ce que les nations vont y apporter, chacun pour sa partie et avec ses moyens, afin de proposer son aide », présente le général. En février dernier, la France a livré 6 canons Caesar et annoncé le financement d’une douzaine de plus pour cette année. Dans la transition vers une économie de guerre, les industriels français montent aussi en puissance avec le triplement de la production de munitions en 2024. L’unité des Alliés autour de l’Ukraine s’illustre avec l’appel au financement lancé par la France de 60 canons Caesar en mesure d’être livrés d’ici à 2025.  

Un effort prolongé et précis permettra d’établir une feuille de route claire pour la défense de l’Ukraine. Améliorer la disponibilité technique de l’artillerie ukrainienne et la maintenir en condition opérationnelle sont les clés du succès de la défense du pays. A ce jour, la France a formé plus de 12 000 combattants ukrainiens depuis le début du conflit. L'objectif est de poursuivre ces formations en 2024 en s'adaptant aux besoins des forces armées ukrainiennes. Parmi ces soldats, plusieurs centaines seront des artilleurs formés du servant canon à l’officier d’état-major. 

Un rôle de premier plan

La coalition contribue à l’élaboration d’une vision stratégique plus lointaine pour l’armée ukrainienne, qui passe par la mise en place d’une artillerie moderne et interopérable avec les forces de l’Otan. L’armée de Terre française joue là aussi un rôle de premier plan. Forte de son expérience, elle a pour objectif de préparer son homologue ukrainienne à un système de commandement et de contrôle adapté à la guerre de haute intensité

« Nous souhaitons commencer à former des officiers dans le temps long pour aider l'Ukraine à mettre sur pied son futur modèle de force qui devra être compatible Otan, en proposant des formations au sein de nos écoles d’armes », explique le général Guilloton. En clair, à travers cette coalition, la France renforce sa posture de nation-cadre, leader en Europe, capable de fédérer les pays partenaires. Elle s’inscrit dans la continuité de son engagement auprès de l’Ukraine, en l’aidant dans sa défense contre l’agression russe.

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