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L’intervention des GRS dans les CFIM : déconstruire les idées reçues

Texte : LTN Eugénie LALLEMENT

Publié le : 19/05/2022 - Mis à jour le : 02/10/2022.

Les groupements de recrutement et de sélection interviennent dans chaque centre de formation initiale des militaires du rang auprès de l’encadrement des futures promotions. Cette intervention à double voix est un véritable échange, nécessaire pour la compréhension de cette jeunesse qui évolue.

Le 12 janvier, 33 cadres sont réunis dans une salle du centre de formation initiale des militaires du rang (CFIM) de Verdun. Devant eux se tiennent le lieutenant Coline, psychologue au département évaluation information du groupement de recrutement et de sélection (GRS), Île-de-France et Outre-mer et l’adjudant-chef Benjamin, conseiller en recrutement et chef du centre d’information et de recrutement (Cirfa) de Massy. Tous deux interviennent pendant la semaine consacrée à la formation comportementale militaire (FCM), destinée au futur encadrement d’une formation générale initiale (FGI).

Un mois avant chaque nouvelle incorporation, les intervenants rappellent ainsi aux cadres, les différentes étapes du recrutement, le cursus d’évaluation, et les sensibilisent sur la population qui composera leurs sections, parfois différente de celle imaginée.

« Le tiers des participants a déjà encadré une FGI auparavant. L’intérêt est de leur apporter nos conseils sur la nouvelle génération qu’ils vont avoir sous leurs ordres, ses attentes et sa vision. C’est aussi l’occasion pour eux de partager leur expérience par des exemples concrets et d’obtenir des réponses aux questions qu’ils se posent », explique Coline. La présentation est donc interactive. Les échanges permettent de défaire les idées préconçues.

Une relation de confiance

Ces rencontres au contact des CFIM ont été décidées par le commandement des forces terrestres et la sous-direction du recrutement. L’intervention dite à “double-voix”, est devenue systématique. Le conseiller en recrutement est binômé avec un psychologue ou un évaluateur. Ils apportent des informations actualisées sur le processus de recrutement et sur la nature de cette jeunesse qui évolue en permanence.
 

« Aujourd’hui, la personnalité est analysée avec plus d’exigence », insiste la psychologue. Le rôle du conseiller en recrutement est d’accompagner son candidat tout au long du parcours de l’engagement, depuis l’ouverture de son dossier en Cirfa jusqu’à la signature de son contrat, voire au-delà, afin de créer un lien de confiance sincère et vertueux permettant d’absorber le “choc de militarité” (authenticité du discours sur l’emploi et la vie en régiment).

Cette année plus que jamais, le développement de cette relation de confiance est recherché : « Il est souvent plus simple pour un jeune soldat de se confier à son conseiller, plutôt qu’à son encadrement, lorsqu’il est dans l’impasse face à une difficulté par exemple », explique l’adjudant-chef Benjamin. Un sujet qu’il maîtrise bien, lui qui a commencé comme évaluateur, puis chef de section évaluation, avant de devenir conseiller en recrutement.

« Les deux fonctions sont bien distinctes. Les évaluateurs apprécient la personnalité du candidat lors des tests de sélection. Ils sont formés pendant un an par des psychologues sur les techniques d’entretien. Une même personne ne peut pas occuper simultanément les fonctions de conseiller en recrutement et d’évaluateur, sauf en Outre-mer », poursuit-il. En revanche, il est possible de basculer de l’un à l’autre en cours de carrière.

Un effort tourné vers le dialogue

Chaque régiment désigné pour l’encadrement envoie au minimum onze personnes pour participer à la FCM : un chef de section, un sous-officier adjoint, quatre chefs de groupe, quatre chefs d’équipe et un brancardier secouriste. La semaine d’instruction comprend des rappels pédagogiques sur la manière de dispenser un cours et de se comporter, ainsi qu’une mise à niveau des connaissances du traité toutes armes (sport, tir, etc.). Au moins une instruction est planifiée chaque mois par les pôles pédagogiques des CFIM.

Chaque année, la programmation est décidée en fonction du plan de recrutement connu en décembre. Le contenu est commun mais la pédagogie varie selon la destination : CFIM ou École nationale des sous-officiers d’active par exemple.

Avec l’entretien “nouvelle génération” mis en place depuis deux ans par la SDR, l’effort est plus que jamais tourné vers le dialogue entre le jeune et son conseiller, pour une meilleure compréhension de lui-même et du parcours auquel il peut prétendre. Pour conserver cette nécessaire ressource, il faut en effet lui donner l’idée et l’envie de s’engager, mais aussi et surtout le conseiller et l’accompagner pour qu’il reste et progresse. 

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