Le stage de chef d’équipe de recherche aéroportée
Texte : LTN Eugénie LALLEMENT
Publié le : 19/05/2022 - Mis à jour le : 02/10/2022.
La remise de l’insigne de chef d’équipe de recherche aéroportée au 13e régiment de dragons parachutistes, clôture sept mois de formation intensive notamment au camp de Souge. Le 18 février, le 1000e insigne a été remis au cours d’une cérémonie solennelle.
Au camp de Souge, près de Bordeaux, six officiers et deux sous-officiers sont alignés face à la stèle de l’équipier du 13e régiment de dragons parachutistes (13e RDP), ce 18 février. Ils viennent de terminer le stage de chef d’équipe de recherche aéroportée, l’un des plus exigeants de l’armée de Terre. Les commandants d’unité, des anciens brevetés ainsi que plusieurs cadres du régiment, sont venus assister à la remise des insignes emblématiques dont le 1000e est attribué cette année. Un moment intime chargé d’émotion, entre ancienne et nouvelle génération.
Cependant tous les stagiaires présents ne recevront pas le précieux sésame. Seule une dizaine de soldats est brevetée chaque année. Parvenir au terme des sept mois de formation intensive ne garantit pas sa réussite. La commission s’est réunie le matin même pour statuer sur l’aptitude de chacun à occuper la fonction de chef d’équipe. Elle a lieu à huis clos, en salle d’honneur.
Chaque profil est passé au crible. Certains font l’unanimité, d’autres donnent lieu à un débat entre les participants. Le chef de corps l’admet : « Nous visons et espérons toujours 100 % de réussite, mais la responsabilité qui leur sera confiée en opération est trop sensible pour chercher à tout prix à faire passer tout le monde. Nous devons être pleinement sûrs d’eux. Il n’y a pas de place pour la demi-mesure ».
« Nous visons 100 % de réussite »
Et pour cause, les chefs d’équipe, vivier opérationnel précieux du régiment, sont projetés seuls ou avec leurs hommes, toujours en petites équipes, sur des opérations de renseignement humain exposées et audacieuses, au contact de l’ennemi. Ils doivent posséder de nombreuses qualités : le sens de l’autonomie, la créativité, le courage, la solidité mentale, ou encore une excellente condition physique.
Le recrutement concerne des lieutenants prospectés au sein des divisions d’application de cavalerie, d’infanterie et plus rarement de transmissions, et des sous-officiers supérieurs issus du régiment ou de toute autre unité de l’armée de Terre. Ils sont présélectionnés après leur réussite aux tests d’agrément des forces spéciales, basés sur des critères médicaux, physiques et psychologiques. La formation débute en août et se termine mi-février.
« Évalué sous toutes les coutures »
Le stage de chef d’équipe débute par un aguerrissement physique et mental. Les candidats sont ensuite amenés vers différentes mises en situation, semblables à celles qu’ils pourraient rencontrer en opérations. À travers elles, les hommes sont jugés sur leur agilité intellectuelle, et surtout leur aptitude au commandement face à des difficultés aussi variées que complexes et inattendues. « Le stagiaire est évalué sous toutes les coutures. Chaque jour compte », précise le colonel.
Les derniers mois sont décisifs. Ils révèlent les traits de personnalité tactiques, qui parfois diffèrent de ceux observés durant les premières semaines. Plusieurs commissions ponctuent la formation. La commission finale est le moment décisif pour les acteurs de la chaîne de commandement.
C’est l’heure des résultats. Face aux huit candidats, le colonel s’avance et prend la parole : « Deux parmi vous n’ont pas reçu l’insigne. Je m’en émeus, par l’estime que je porte à votre courage. Votre place dans ce stage était totale ». Loin d’être un aboutissement, la réussite au stage est avant tout un départ car déjà, certains d’entre eux seront déployés dans les prochains jours.