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Le DIO Bat-Hill du 5e RIAOM : poursuivre la coopération

Texte : ASP Romane THORY

Publié le : 19/05/2022 - Mis à jour le : 02/10/2022.

Point d’orgue du partenariat militaire opérationnel entre les forces françaises stationnées à Djibouti et les forces armées locales, la formation annuelle d’un bataillon djiboutien nommé Bat-Hill a été conduite par le 5e régiment interarmes d’outre-mer, du 14 novembre au 7 décembre 2021. Une coopération structurelle et opérationnelle qui concourt à la stabilité de la sous-région.

Sur le camp de Maryama, à 40 kilomètres à l’ouest de la ville de Djibouti, flottent côte à côte les drapeaux français et djiboutien, sous l’agréable chaleur du mois de décembre. La compagnie d’infanterie du 5e régiment interarmes d’outre-mer (5e RIAOM), armée par le régiment de marche du Tchad, a conduit ici durant 4 semaines, la formation d’un bataillon national de 650 soldats djiboutiens, nommée Bat-Hill IX, avant leur projection en Somalie.

« Ce détachement d’instruction opérationnelle au profit des forces armées djiboutiennes (FAD), couvre un large spectre de spécialités et de compétences que mes cadres et marsouins se sont attaché à transmettre. Tous ont cerné l’enjeu de réciprocité qui leur a permis de parfaire leur pédagogie et leur capacité de commandement », livre le capitaine Maxime, commandant la 1re compagnie. Cette formation démontre une fois de plus la pertinence de l’intégration des compétences militaires françaises dans le développement des capacités opérationnelles des FAD.

Signes de confiance

Afin d’appuyer les soldats djiboutiens dans leur engagement au sein de la mission de l’union africaine en Somalie (Amisom) de lutte anti-terroriste, les marsouins les ont formés au contrôle et défense de zone, à l’escorte de convoi ou encore au combat en zone urbaine.

Si les besoins en modules d’instruction ont bien été identifiés en amont par les FAD et les coopérants militaires, la pluralité des acteurs français impliqués dans ce DIO et la marge de manœuvre accordée à la 1re compagnie sont des signes de la confiance djiboutienne dans l’efficacité française en la matière. Les exercices bâtis sur un socle commun « pour permettre à tout le bataillon de parler le même langage », ont été adaptés à chaque niveau de la hiérarchie du bataillon.

Le capitaine Maxime précise : « Le DIO s’est focalisé sur l’entraînement direct au profit des unités, alors que les coopérants ont ciblé l’entraînement de cadres du PC ». L’enjeu du maintien d’une relation particulière unissant les forces françaises aux forces djiboutiennes est double. Au profit des alliés djiboutiens d’abord, ce type de DIO participe au rôle croissant de l’armée djiboutienne dans la défense et la stabilisation de la zone.

La singularité du lien franco-djiboutien

En participant à hauteur de 2 bataillons à l’Amisom, mission soutenue par l’Union européenne, Djibouti conforte sa crédibilité aux yeux de ses voisins de l’Union africaine. Reconduit tous les ans depuis 2012, le DIO participe également à l’acquisition et au renforcement des capacités opérationnelles des FAD pour la défense de leur territoire.

Dans le même temps, la confiance accordée à l’armée française dans la conception, la cohérence et la conduite efficace de ce dernier permettent à la France de conserver son rôle moteur et modèle auprès des partenaires présents dans la corne de l’Afrique. La formation du bataillon djiboutien Bat-Hill IX est un exemple du partenariat militaire opérationnel (PMO) gagnant-gagnant recherché par l’armée de Terre. La présence des militaires français à Djibouti est d’ailleurs encadrée par le traité de coopération en matière de Défense, signé par les deux pays en 2011, unique en Afrique.

Cette richesse inter-armes bénéficiant de l’environnement interarmées des FFDj, permet au 5e RIAOM de conduire de nombreuses actions de partenariat militaire opérationnel au profit des armées étrangères de la zone de responsabilité permanente (Djibouti, mais également Ouganda, Kenya...). Elle s’appuie pour cela sur “l’école du désert”, concept éprouvé de préparation opérationnelle et d’aguerrissement en milieu semi-désertique.

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