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Le camouflage, une technique maîtrisée par le 2e régiment de hussards

Texte : Romain LESOURD

Publié le : 07/12/2023. | pictogramme timer Temps de lecture : 5 minutes

Capables de se fondre dans le décor, les militaires du 2e régiment de hussards sont spécialisés dans les missions de recherche humaine. Terremag s’est rendu à Haguenau en Alsace, pour apprendre l’art de disparaître aux côtés de ces caméléons.

Il est deux heures de l’après-midi, des nuages gris s’amoncellent sur Haguenau. Le caporal-chef Matthieu, référent camouflage du 2e régiment de hussards (2e RH) m’attend avec mon photographe. Équipé de son masque et de ses accessoires, il s’apprête à me livrer les secrets des techniques du camouflage : « Devant vous se trouve un appareil photo. Nous allons le rendre invisible à l’œil nu ». Le caporal-chef me tend une bombe de couleur sombre.

Je protège mon visage avec un masque, ma main gauche avec un gant et je commence la manipulation. Après la première couche, je continue avec d’autres couleurs, du sombre au plus clair. « L’objectif est de casser le relief de notre équipement, pour le rendre le moins perceptible possible », souligne le soldat. Il saisit mon appareil photo repeint et le dépose dans l’herbe. Je recule d’une dizaine de mètres pour le localiser. Malgré ma concentration, je ne distingue rien. Il a tout simplement disparu.

« Une seconde nature »

J’accompagne ensuite le caporal Pierre, opérateur du 2e RH dans une forêt avoisinant la commune d’Oberhoffen-sur-Moder. À peine arrivés, il me tend un habit de caméléon : la ghillie. « Nous ne cherchons pas à disparaître, seulement à tromper l’œil », m’explique-t-il en s’équipant. La texture de ma tenue est étonnamment légère et respirante. Puis le caporal me recouvre le visage de peinture. Marron, vert, noir, me voilà méconnaissable. Le soldat me guide dans la forêt pour me cacher. Les brindilles craquent sous nos pas.

Pris au jeu, je tente de faire le moins de bruit possible. Nous arrivons à une cache d’observation en cours de création par de jeunes stagiaires. Le lieutenant Romain, chef de patrouille, surveille la progression : « La mise en place d’une cache nécessite une forte discipline intellectuelle. Le terrain est étudié, les mesures doivent être précises, rien n’est laissé au hasard », chuchote-t-il.

L’abri creusé peut accueillir trois soldats capables de se relayer en toute autonomie, pendant plusieurs jours : l’un observe l’ennemi, un autre transmet les informations à la hiérarchie, tandis que le troisième reste en soutien. « Le camouflage n’est pas un sport de masse, très peu d’unités le maîtrisent entièrement. Savoir se camoufler, se fondre dans la masse, c’est avant tout adopter une seconde nature qui permettra d’assurer la réussite des opérations », conclut le colonel Louis, chef de corps de l’unité.

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