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Groupement de soutien divisionnaire : au plus près des combats

Texte : CNE Stéphanie RIGOT

Publié le : 09/02/2023 - Mis à jour le : 10/02/2023.

Sur le camp de Mourmelon, l’exercice Monsabert mené par la 3e division a intégré le groupement de soutien divisionnaire. Une première. Ce sont 4 000 soldats qui sont capables d’installer, réparer, évacuer et approvisionner entre 20 000 et 30 000 hommes et leur matériel. Du 28 novembre au 8 décembre, le poste de commandement du groupement s’est entraîné aux procédures de soutien.

« La division est à 85 % et les brigades sont à 80 % de leur capacité. Notre effort principal est de remonter le potentiel de combat ! », annonce le chef d’escadron Damien, chef du centre des opérations du poste de commandement du groupement de soutien divisionnaire (PC GSD) de la 3e division. Face à un adversaire agressif, la division engagée, ses deux brigades françaises et une alliée, doivent rester au maximum de leurs capacités.

Ce scénario est celui de l’exercice Monsabert, conduit du 28 novembre au 8 décembre. Il est basé sur l’intervention d’un corps d’armée sous commandement de l’Otan dont la mission est de faire reculer un ennemi à parité. Comme chaque soir, l’heure est au bilan des ressources consommées. Le PC GSD, qui met en œuvre et fait exécuter la manœuvre de soutien de cet engagement de masse, se compose d’une quarantaine de soldats majoritairement issus du 516e régiment du train (516e RT).

Sur le terrain, le groupement fictif comporte près de 4 000 hommes et 1 500 véhicules. Pour assurer dans la durée la capacité opérationnelle des 30 000 soldats, le GSD déploie sur une surface d’environ 400 km² plusieurs zones fonctionnelles, appelées “plots logistiques”, correspondant aux principales sous- fonctions logistiques. Pour la partie ravitaillement-transport, l’objectif est d’acheminer tous les moyens nécessaires pour un jour de combat, et par homme, y compris le carburant et les munitions.

« Maintenir le tempo »

Une zone de maintenance est dédiée à la mise en condition opérationnelle du matériel terrestre comme de certains systèmes d’armes. Une zone de soutien médical est établie afin de piloter l’évacuation des blessés. Enfin, pour la partie approvisionnement en eau, en habillement ou en vivres, une zone fonctionnelle du soutien du combattant complète le dispositif incluant notamment la gestion des affaires mortuaires. Le GSD dispose également d’une capacité de génie et d’infrastructures et d’un sous groupement de transmission.

Un secteur spécifique à la gestion des convois logistiques est mis en œuvre. Grâce à LOGFAS, un système d’information dévolu à la gestion et au suivi des ressources, il ne faut pas plus de 24 heures aux zones fonctionnelles pour répondre aux besoins de la division ou des brigades. « Le GSD est essentiel pour que les brigades et nos feux dans la profondeur maintiennent le tempo imposé à l’ennemi, explique le général Rémy Cadapeaud, commandant la 3e division. Il doit en permanence s’adapter aux besoins de la division. C’est une manœuvre essentielle. »

Au plus près des unités au contact, la logistique suit la tactique. Le train de commandement n°2 (TC2) représente l’échelon de soutien clé, au plus bas niveau tactique. Son rôle : soutenir les unités sur le terrain, suivre le bilan des consommations du jour et formuler des demandes de soutien ou de recomplétement vers les zones fonctionnelles.

« Pas de rupture »

« Pour un régiment du train, et même s’il n’est pas seul pour le faire, armer et déployer un GSD est la mission la plus exigeante de son contrat opérationnel », expose le colonel Marc Delavernhe, chef de corps du 516e RT et commandant le GSD. Même si le concept n’est pas nouveau, l’adaptation à un contexte de haute intensité, exige de nouvelles capacités. « Nous devons faire preuve de réactivité, de résilience et d’endurance », insiste le colonel. Le groupement doit par exemple être capable de changer de position toutes les 36 à 72 heures pour minimiser les élongations et assurer la continuité du soutien.

Lorsque la distance avec les brigades est supérieure à environ 60 kilomètres, le PC GSD déploie une structure adaptée au plus près du besoin. Il est ainsi capable, au maximum en 18 heures, de basculer vers une nouvelle position, celle du GSD avancée. Un groupement de soutien temporaire (GSD-T), ou encore des plots logistiques “sur mesure”, peuvent être activés au profit d’une unité particulière pour un temps limité, notamment si les élongations sont trop importantes.

En parallèle, le GSD est ravitaillé quotidiennement par le groupement de soutien interarmées de théâtre, premier jalon logistique à entrer sur une zone d’opération. Point névralgique, elle regroupe l’ensemble des ressources de la Force en provenance de la métropole. Le chef de corps rappelle : « Le GSD est un facteur de supériorité opérationnelle pour la division. Quoiqu’il en coûte, et sans rupture de soutien, nous devons maintenir les flux, livrer ou distribuer les ressources nécessaires aux soldats pour qu’ils puissent poursuivre leur combat ».

Le saviez-vous ?

Un jour de combat de haute intensité pour 30 000 hommes représente 3 000 tonnes (toutes ressources confondues), soit l’équivalent de 300 conteneurs à acheminer vers l’avant.

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