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Echauffement avant les JOP 2024

Texte : ADC Anthony THOMAS-TROPHIME

Publié le : 29/01/2024. | pictogramme timer Temps de lecture : 6 minutes

Du 13 au 24 novembre, l’état-major interarmées du territoire national a organisé l’exercice Coubertin 23. Au cours de cet entraînement, la structure de commandement des armées, qui contribuera à terme à la sécurisation des JOP 24, a été éprouvée à partir de scénarios de crise les plus réalistes possible.

Si les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 (JOP 24) auront lieu dans neuf mois, pour les armées, c’est maintenant. Du 13 au 24 novembre, l’état-major interarmées du territoire national (EMIA TN) a organisé l’exercice Coubertin 23, soit l’entraînement de la structure de commandement des armées déployée pour la sécurisation des JOP 24.

Il a rassemblé 300 participants issus de toutes les armées, directions et services de l’interarmées et du ministère de l'Intérieur, répartis sur les sites de Saint-Germain-en-Laye et Marseille.

Jeudi 16 novembre, 7 h 30, au camp des Loges de Saint-Germain-en-Laye, le point de situation de l’EMIA TN, concepteur et conducteur de l’exercice, a lieu autour de la carte où figurent les sites des épreuves sportives. Hier, un hélicoptère NH90 transportant des autorités est entré en collision avec un drone. Il a dû se poser en urgence au centre de la capitale.

Aujourd'hui, l’EMIA TN éprouve la chaîne opérative en cumulant divers événements : visite du ministre des Armées à Vincennes, hommage national, surveillance des épreuves de cyclisme et de badminton et survol d’un drone suspect au-dessus du camp de Reuilly, où stationnent plus de 5 000 soldats.

Ainsi, les principaux états-majors opératifs et tactique qui seront déployés cet été pour répondre au besoin de la sécurisation de l’événement, en complément des forces de sécurité intérieure, sont sollicités à travers des scénarios de crises réalistes.

« Un des objectifs de cet exercice réside dans la prise en compte de la coordination multi-milieux multi-champs », précise le colonel Rémi Cottin, sous-chef opérations de l’EMIA TN et adjoint du directeur de l’exercice, le général de brigade Jean-Michel Meunier.

L’événement sportif le plus suivi au monde

La mission de sécurisation des JOP 24 se déroule sur le territoire national. Par conséquent, le dialogue civilo-militaire est essentiel. À la différence d'une opération extérieure, les effets et les objectifs émanent directement des autorités préfectorales. « La coordination est indispensable pour traduire des décisions politiques en ordres tactiques sur le terrain entre les forces de sécurité intérieures et les forces militaires », explique le colonel Cottin.

Les armées s’entraînent à assurer la protection de l’événement sportif le plus suivi au monde, avec plus de 3 milliards de télé-spectateurs. En plus d’assurer la sauvegarde maritime et la sûreté aérienne, elles renforcent le dispositif de sécurisation en mettant à disposition des capacités spécialisées dans la lutte anti-terroriste, la recherche d'explosifs et le domaine NRBC.

Basé au quartier général des Loges, l’état-major de la zone de défense et de sécurité de Paris joue à domicile. En effet, à travers l’opération Sentinelle, celui-ci appréhende déjà, au quotidien, la complexité de la Ville Lumière. Pour les Jeux, celle-ci accueillera 85 % des épreuves sportives. L’EMZD-Paris verra gonfler le dispositif Sentinelle jusqu’à 10 000 militaires.

Pour cela, il s’appuie sur les retours d'expérience des précédents mandats depuis 2015. De plus, il dispose des délégués militaires départementaux, avec leur connaissance fine de leurs zones respectives.

« Cet exercice renforce la cohésion des forces et leur acculturation au milieu, complète le colonel Patrick Lamiral, sous-chef opération de l’EMZD-Paris. À l'instar d’un athlète qui se prépare en vue d’une épreuve olympique, nous travaillons nos gammes afin d’être prêts cet été. »

Son lot d’imprévus

À une centaine de mètres, l’état-major de la brigade interarmes (BIA), armé par la 27e brigade d’infanterie de montagne, est sur le pied de guerre. En charge du volet tactique, il ressemble en tout point à ceux déployés sur les théâtres d’opérations extérieures. Avec un effectif d’une centaine de militaires, il commande les unités tactiques terrestres, déployées dans la capitale et ses environs.

Au cours de l’exercice, il concentre ses efforts sur son adaptation d’emploi spécifique au territoire national et à la connaissance de son environnement. Centre névralgique de l’hexagone, Paris est une caisse de résonance dans laquelle la BIA assure des missions de protection et de dissuasion, face à la menace terroriste.

L'événement olympique connaîtra aussi son lot d’imprévus : canicule, manifestation, bouchons de circulation, etc. Le colonel Renaud Courbion, chef d'état-major de la BIA olympique, est enthousiaste à l’idée de relever ce challenge. « Nous devons apporter de la sérénité en cette période de fête. Pour cela, il faut toujours s'attendre au pire pour garantir le meilleur. »

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