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Au-dessus des cimes

Texte : CNE Eugénie LALLEMENT

Publié le : 06/12/2023. | pictogramme timer Temps de lecture : 8 minutes

Le Centre de vol en montagne de Sainte-Léocadie dans les Pyrénées-Orientales, forme et entraîne les pilotes d’hélicoptère de l’Aviation légère de l’armée de Terre au vol en “limite de puissance”. Unique en Europe par sa localisation et son autonomie aéronautique, le centre est prisé par les nations partenaires ayant besoin de s’entraîner dans un environnement montagneux, très exigeant.

Perché à 1 300 mètres d’altitude entre Andorre et Mont-Louis, près de la frontière espagnole, le centre de vol en montagne (CVM) de l’École de l’aviation légère de l’armée de Terre (Ealat) est une zone d’entraînement unique en Europe. Idéalement situé dans les Pyrénées-Orientales, sa mission principale est de former et d’entraîner les pilotes d’hélicoptère au vol en limite des capacités techniques de l’appareil, autrement appelé “limite de puissance”.

Dans cette montagne inhospitalière, les conditions de vol sont proches de celles pouvant être rencontrées en opérations extérieures. C’est un passage obligé pour les futurs pilotes d’hélicoptères de l’Aviation légère de l’armée de Terre (Alat) qui doivent maîtriser les spécificités de ce vol en conditions extrêmes. « Une douzaine de stages d’une durée de deux semaines sont organisés chaque année au profit des différentes brigades de formation de l’École de l’Alat », précise le capitaine Pascal, moniteur hélicoptère à l’Ealat.

Un environnement clé en main

Avec une moyenne de 2 500 heures de vol d’instruction et cent pilotes formés par an, le CVM ne désemplit pas. « Pour leur préparation opérationnelle, tous les régiments de l’Alat, y compris les forces spéciales viennent s’entraîner », poursuit le capitaine Pascal. De renommée internationale, la base de Sainte-Léocadie comprend 11 zones de travail accessibles en 5 minutes en aéronef depuis le parking aéronautique. Une liberté de manoeuvre que viennent aussi chercher les autres nations, comme récemment la République Tchèque, l’Allemagne, la Grande-Bretagne ou les Pays-Bas.

Une trentaine de permanents et réservistes travaillent au bon fonctionnement du CVM : des moniteurs-pilotes, une prévisionniste- météorologue, un agent de sécurité aérienne, des pompiers aéronautiques, un ravitailleur du service de l’énergie opérationnelle, des maîtres-chiens ainsi qu’un détachement du Groupement de soutien de la base de Défense de Carcassonne. « Le centre offre un cadre aéronautique complet, autonome et peut recevoir jusqu’à 14 hélicoptères légers », souligne le capitaine Pascal. Salles de cours, hébergement, restauration, ravitaillement en carburant ou encore sécurité, tout est disponible clé en main.

Jusqu’à 3 000 mètres d’altitude

Lignes de crête, sommets, vallées… le vol en montagne est exigeant sur le plan technique et demande une maîtrise poussée du pilotage. Dans cet univers hostile, l’aérologie et le climat changent rapidement, l’horizon et les reliefs s’estompent, les repères disparaissent. « La température et l’altitude influent sur les performances de la machine. Il faut manoeuvrer avec précision, éviter les obstacles naturels », précise le capitaine Pierre, chef de la 4e brigade de formation initiale à l’aérocombat. Ce lundi 26 juin, il encadre avec 9 autres moniteurs, 17 officiers-pilote du groupe d’application en formation initiale.

Chaque jour, les stagiaires travaillent les procédures spécifiques au milieu, jusqu’à 3 000 mètres d’altitude, à raison de deux rotations d’environ 1 heure trente chacune. Avec l’acquisition des compétences de vol en limite de puissance, ces futurs pilotes de l’Alat pourront assurer des missions d’insertion et d’extraction rapide, de reconnaissance, de sauvetage ou de soutien logistique des troupes dans des zones difficiles d’accès.

Le saviez-vous ?

En appui de la sécurité civile et de la gendarmerie, le CVM peut contribuer à rechercher des personnes victimes d’accident en montagne.

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